Le gouvernement chypriote a indiqué lundi avoir déposé une plainte auprès des Nations unies pour protester contre une violation de l’accord de cessez-le-feu de 1974 par des soldats de l’armée turque, qui ont pointé leurs armes en août contre des casques bleus.
Les autorités ont fait cette annonce après qu’un journal chypriote grec, Philelephteros, eut rapporté que l’armée turque avait érigé un poste d’observation à Louroujina (dans le sud-est de Nicosie), qui viole le statu quo supervisé par l’Onu.
Un porte-parole de l’Onu a indiqué que la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (Unficyp) avait protesté auprès de l’armée turque à la suite d’un incident ayant impliqué des soldats turcs face à un commandant de l’Unficyp, le général uruguayen Hebert Figoli.
« Il y a eu un incident le 31 août quand les forces de maintien de la paix sont tombées sur l’armée turque alors qu’elles examinaient un cas de construction illégale dans la zone tampon » a indiqué Brian Kelly, porte-parole de l’Onu.
« Les forces turques sont arrivées sur lieux et ont pointé leurs armes vers le personnel militaire de l’Onu » dont le général Figoli, a-t-il dit.
L’Onu a alors protesté officiellement, et le général uruguayen a rencontré le chef des forces turques pour discuter de l’affaire.
« Des excuses ont été exprimées au (général) pour le malentendu » a ajouté M. Kelly.
Il a déclaré que la « construction en question avait été partiellement démantelée après la protestation de l’Unficyp » mais a laissé entendre que l’ « esprit » du cessez-le-feu n’était toujours pas respecté par la partie turque.
Selon l’accord de cessez-le-feu de 1974, aucune des deux parties n’est autorisée à changer sa position ou encore à gagner du terrain sur la zone tampon contrôlée par l’Onu et qui sépare l’île en deux. Toute construction adjacente à cette zone est également considérée comme allant contre l' »esprit » de la trêve.
« La position des forces d’occupation est caractéristique. Elles manquent de respect pour tous les accords passés » a déclaré de son côté le porte-parole du gouvernement chypriote Kypros Chrysostomides.
« Notre condamnation continue et nous ne considérons pas que l’affaire est close » a-t-il ajouté.