Les syndicats chypriotes se sont inquiétés mardi d’un éventuel afflux de travailleurs venant de Bulgarie et de Roumanie, tout nouveaux membres de l’Union européenne, qui pourrait fragiliser la situation de l’emploi dans l’île.
Chypre étant l’un des rares membres de l’UE à n’imposer aucune restriction à l’emploi de Bulgares et de Roumains, les syndicats redoutent cette concurrence notamment sur les emplois à bas salaires.
Le patronat juge ces inquiétudes alarmistes, rappelant que l’île bénéficie quasiment du plein-emploi. Le directeur de la fédération des chefs d’entreprise, Michalis Pilikos, insiste au contraire sur les besoins de main-d’oeuvre étrangère pour l’économie chypriote, s’indignant que les syndicats « ignorent les règles du marché ».
Quelque 5.000 Bulgares et Roumains travaillent déjà à Chypre, principalement dans le tourisme et l’industrie, et les syndicats estiment que ce chiffre pourrait doubler en 2007.
Pour Nicos Moiseos, secrétaire général de la fédération syndicale conservatrice Sek, « les Chypriotes doivent s’attendre à être remplacés par des travailleurs de ces pays », appelant sur la radio publique à l’adoption de restrictions « comme celles qui ont été adoptées par les autres pays de l’UE ».
De son côté, la fédération syndicale progressiste Peo ne s’inquiète pas tant d’un afflux de travailleurs que de leurs conditions de travail.
« Nous savons d’expérience que certains employeurs utilisent de la main-d’oeuvre étrangère pour contourner les accords sur les conditions et les heures de travail », a expliqué son dirigeant Pambis Kyritis.