La Ligue des droits de l’homme (LDH) a jugé samedi que la suppression de l’article de la loi du 23 février sur « le rôle positif de la colonisation » française annoncée par le président français Jacques Chirac mercredi était un « recul salutaire mais insuffisant ».
L’organisation de défense des droits de l’homme a souligné dans un communiqué que « d’autres dispositions de cette loi n’en restaient pas moins critiquables ».
Elle « rappelle que la sollicitude dont l’actuelle majorité (UMP, parti au pouvoir) a fait preuve à l’égard des factieux de l’OAS – (ndlr: l’Organisation Armée Secrète qui tenta, par tous les moyens, y compris le terrorisme de s’opposer à la politique algérienne du général de Gaulle) – et de leurs héritiers contraste scandaleusement avec le sort que la République continue de réserver aux harkis ».
M. Chirac a décidé mercredi de saisir le Conseil constitutionnel pour supprimer l’article 4 de la loi sur la colonisation qui avait déclenché un tollé notamment chez les historiens, les défenseurs des droits de l’homme, dans les rangs de l’opposition, les territoires d’Outre-Mer ou encore en Afrique du Nord.
Mais la LDH a jugé que cette abrogation ne devait pas « escamoter le débat nécessaire sur la colonisation, sur ses méthodes et sur ses séquelles ».