Commémoration du souvenir du Groupe Manouchian

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Le dimanche 24 février 2008 est organisée au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine une cérémonie commémorative à la mémoire de Missak Manouchian et de ses camarades de combat tombés sous les balles allemandes le 21 février 1944. Le cortège partira de la Porte de Choisy à 10h30.

Missak MANOUCHIAN

L’Affiche Rouge de la Résistance

« Parmi les héros de la Résistance française, Missak Manouchian restera une des plus vaillantes figures… »

Charles de Gaulle

C’est avec ces mots que fut honoré Missak Manouchian, pour le combat mené dans l’ombre contre l’armée d’occupation allemande lors de la 2 ème guerre mondiale. Il y a 64 ans, le commandant Missak Manouchian tombait au Mont Valérien sous les balles d’un peloton d’exécution nazi avec vingt-deux de ses compagnons d’armes (1) . À fin de propagande, les Allemands avaient couvert les murs de Paris d’une Affiche Rouge stigmatisant la Résistance en affirmant que « La Libération ! » était l’œuvre de « l’armée du Crime ».

Rescapé du génocide des Arméniens de 1915, Missak Manouchian quitta l’orphelinat pour émigrer en France, pays de la liberté et des droits de l’Homme. Il vécut à Arnouville-Lès-Gonesse, fréquenta l’école publique, devint poète. Par la maîtrise de la langue il s’intégra dans la société française.

Lors de la 2 ème guerre mondiale, il fut enrôlé dans l’armée française ; la capitulation le poussa dans les rangs de la Résistance en 1943.

Il combattit vaillamment l’occupant nazi pour libérer la France de son joug. Son action dans la Résistance n’était-elle pas un gage pour la défense de l’Arménie ?

Le 18 juin 1941, La Turquie avait signé un accord à Berlin scellant l’amitié ancestrale avec l’Allemagne nazie. Malgré cet accord, la Turquie affichait sa « neutralité ». L’avancée de l’armée allemande à la frontière bulgare ne modifia pas son attitude. Cette nouvelle situation ne faisait-elle pas partie du plan préétabli avec l’Allemagne ? Avec l’expérience acquise dans la diplomatie pendant six siècles, la Turquie pouvait se prévaloir d’une certaine habileté durant cette période troublée. Alors ambassadeur d’Allemagne à Ankara, Von Papen assurait le lien le plus étroit entre les deux États. L’Allemagne recevait de la Turquie de grandes quantités de denrées alimentaires, ainsi que des métaux indispensables à la fabrication d’armes. Cette situation avait profondément irrité l’Union soviétique. Une tentative d’assassinat contre Von Papen décidée par les soviétiques échoua. La police turque arrêta deux individus, Pavlov et Kornilov. En fins diplomates, les Turcs gardèrent ces deux suspects en prison jusqu’à la fin de la guerre, avant de les libérer une fois celle-ci terminée.

En tant qu’alliée de l’Allemagne, la Turquie n’avait-elle pas conclu un accord pour attaquer le sud du Caucase, et en particulier l’Arménie ? L’Allemagne, dans le cas où elle sortirait vainqueur de la guerre, avait promis à la Turquie l’intégralité de l’Irak et la Syrie. Durant cette même période, un certain Transnodar Ganayan dit Dro avait réuni un « Conseil National » (Askaïn Khorhourte). Son but était de « libérer » l’Arménie du joug des Soviets. Sous sa direction, les réunions de ce Conseil avaient lieu à Berlin. Lors d’une de ces réunions, Dro (2) révéla qu’avec la « libération » de l’Arménie celle-ci ne serait pas vraiment indépendante. Au su de cela, deux participants claquèrent la porte et quittèrent la réunion. L’un était Schavarch Missakian (3) , le second le général Sembat.

Stalingrad était assiégée par l’armée allemande. Sa chute devait donner le signal à l’armée turque pour attaquer l’URSS sur le front du Caucase sud. Pour mener à bien cette opération, la Turquie avait appelé 20 classes d’hommes non-musulmans sous les drapeaux. Ces hommes de 25 à 45 ans furent éloignés de leurs foyers. Vu la similitude entre le plan d’attaque turc, dune part et le projet de l’armée fantoche du général Dro, d’autre part, ne pourrait-on pas envisager une collusion, un accord tacite entre le gouvernement turc et le général Dro ?

Stalingrad ne tomba pas. L’armée allemande fut mise en déroute. La ville fut libérée par l’armée soviétique. Grâce à cette défaite, l’Arménie soviétique tout autant que les Arméniens de Turquie ont eu la vie sauve.

Le combat mené par Missak Manouchian doit servir de leçon aux Arméniens. Tant dans la diaspora qu’en Arménie, il est grand temps que nos dirigeants tirent les enseignements du passé pour appliquer une politique qui servira réellement les intérêts de la Nation Arménienne.

(1) Les deux derniers survivants du Groupe Manouchian, Henri Karayan et Arsène Tchakarian sont les présidents d’Honneur du Mouvement des Arméniens de France pour le Progrès.

(2) Dro fut un collaborateur actif dans le réseau de renseignement nazi, l’Abwehr. Son rôle était d’espionner au profit de l’Allemagne les mouvements de troupes alliées au Moyen Orient, en particulier les installations des Anglo-américains dans cette région.

(3) À l’occasion du 75 ème anniversaire du journal « Haratch » fondé par Schavarch Missakian, nous avons félicité le courage et la clairvoyance de cet homme qui n’est pas tombé dans le piège de Dro. D’ailleurs, sa présence à ces réunions de Berlin n’était dictée que par le souci d’obtenir l’autorisation de faire paraître son journal, car avec l’Occupation tous les journaux en langue étrangère avaient été interdits.

www.armen-progres.com

raffi
Author: raffi

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