Commémoration sous la pluie à Marseille

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Le 104e anniversaire de la commémoration du génocide des Arméniens s’est déroulé ce mercredi matin sous une tempête orageuse, mêlée de grêle et de violentes bourrasques de vent qui ont considérablement modifié le protocole et l’organisation de la cérémonie.
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Malgré les conditions climatiques cataclysmiques, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées devant le Mémorial du génocide pour rendre hommage aux 1 500 000 de victimes de la barbarie turque.
Résignés, stoïques, tout en bravant les trombes d’eau, le public et les officiels ont fait preuve de beaucoup d’abnégation.

La République Française qui honorait officiellement ce jour la mémoire du peuple arménien massacré, était dignement représentée par M. Pierre Dartout, Préfet de Région Alpes Provence Côte d’Azur, Préfet des Bouches-du-Rhône.
De nombreux hommes et femmes politiques avaient pris place aux côtés du Préfet pour apporter leurs soutiens à la communauté arménienne de France et de Marseille, berceau et premier bout de terre de liberté pour cette diaspora.
Étaient présents à la cérémonie parmi les nombreuses personnalités Madame Martine Vassal, Présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Marseille-Aix-Provence.

Ani Stepanow, Présidente du CCAF, Valérie Boyer, Alexandra Louis, Saïd Ahamada et Guy Teissier, députés des Bouches-du-Rhône et Stéphane Ravier, sénateur et maire du XIIe.
De nombreux maires et conseillers municipaux avaient pris place près du podium pour manifester leur devoir de mémoire.
Parmi lesquels Julien Ravier, maire des XI & XIIe, Patricia Aharonian, Garo Hovsepian, Didier Parakian et Richard Findykian, entres autres.
Vartan Sirmakes, Consul Général d’Arménie à Marseille et Rouben Kharazian, Consul d’Arménie à Marseille ont participé à cette cérémonie.
Les religieux des cultes catholique, protestant et arménien apostolique ont célébré la cérémonie avec une prière pour les victimes.
Dans son discours d’hommage Ani Stepanow a remercié le Président Emmanuel Macron pour avoir par décret inscrit la date du 24 avril comme jour national de commémoration du génocide des Arméniens.
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C’est sous des trombes d’eaux que le Préfet des Bouches-du-Rhône a pris la parole : «  Il s’agit de reconnaître et faire reconnaître ce génocide pour ce qu’il a été : un crime contre l’humanité et contre la Civilisation ».
C’est par ces paroles fortes que M. Dartout a rendu hommage aux 1 500 000  Arméniens massacrés en rappelant notre devoir de mémoire.
M. Dartout a fait référence et rendu hommage à Georges Clemenceau, Anatole France et Jean Jaurès qui dénonçaient jadis les premiers massacres des hommes, des femmes et des enfants arméniens dans l’Empire Ottoman.
«  En ce jour, c’est la mémoire de tous ces morts que nous devons honorer », dit-il.
« Cette journée particulière du souvenir est le moment et l’occasion de dire la reconnaissance de la République à tous ces enfants d’Arménie devenue filles et fils de France qui ont contribué par leur travail à la reconstruction de notre Pays », a déclaré Pierre Dartout.
Il a insisté sur l’engagement des Arméniens de France qui ont tant œuvré pour le rayonnement économique et culturel de la France, en demandant au public de le reconnaître et de s’en souvenir.
A la fin de la cérémonie a eu lieu les traditionnels dépôts de gerbes et la sonnerie aux morts saluée par les nombreux portes-drapeaux.
La Marseillaise, l’hymne national a retenti et a été repris en chœur par l’assistance tout entière avant la dispersion.
 
Le grand rassemblement de l’après-midi.
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Comme l’exige la tradition à Marseille la Place Castellane a été le point de départ du cortège pour se rendre près du Consulat turc, protégé par les forces de l’ordre qui avaient bloqué l’avenue du Prado pour la circonstance.
C’est sous un soleil retrouvé et une météo clémente que près de 1 500 manifestants ont formé le cortège avec des drapeaux tricolores français et arméniens.
De nombreuses personnalités politiques locales étaient présentes et beaucoup d’entre elles ont pris la parole devant le public.
Julien Dikran Harounyan du CCAF Région Sud a fait office de maître de cérémonie en présentant les nombreuses personnalités politiques, les représentants des différents cultes, les associations arméniennes et les représentants des communautés juive, kurde et grecque.
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C’est Ani Stepanow, présidente du CCAF Région Sud qui a pris la parole pour dénoncer le négationnisme turc et de rappeler l’importance d’une loi pour lutter contre la négation du génocide des Arméniens.
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Mme Stepanow a évoqué la situation du Karabagh en demandant une reconnaissance internationale de l’Artsakh comme nation libre et indépendante. Plusieurs élus, comme Patrick Thevenin du MoDem, ont affirmé leur soutien aux familles des victimes en dénonçant le silence de la Turquie qui nie depuis 104 ans la triste réalité du génocide.
«  Oui ! Votre chair est meurtrie au plus profond de vous-même », dira-t-il.
M. Thevenin déclara qu’il se sentait aujourd’hui arménien tout en espérant que les portes de l’Europe resteront fermées à la Turquie.
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Didier Parakian, Conseiller municipal de Marseille, a fustigé Erdogan et son État qui nient la réalité du génocide des Arméniens.
Dans son discours musclé, M. Parakian a encouragé la jeunesse arménienne présente à continuer le combat juste, rester digne et ne jamais baisser les bras pour défendre la mémoire des victimes. Il se dira fier également de la présence de ses jeunes enfants âgés de 9 ,13 & 14 ans qui ont la chance de grandir dans une culture 100% française et 100% arménienne.
« Nier, c’est tuer une seconde fois », dira-t-il.
 
Julien Ravier, Maire des XI & XIIe, et Benoît Payan, Conseiller municipal de Marseille, représentant la nouvelle génération d’élus de la cité phocéenne ont affirmé et affiché leur soutien au peuple arménien.
Ils ont appelé la Turquie à reconnaître son histoire tout en scandant qu’elle n’avait pas sa place en Europe.
 
Fidèle soutien historique au peuple arménien Henri Jibrayel, Conseiller départemental et ancien député des Bouches-du-Rhône a mis tout son cœur et sa fougue pour apporter son soutien indéfectible à la communauté arménienne de Marseille.
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Véritable tribun, Henri Jibrayel a dénoncé l’attitude inacceptable de la Turquie qui, par la voix de son ministre des affaires étrangères, a insulté Sonia Krimi une parlementaire française issue de la majorité En Marche.
«  Aujourd’hui c’est la France qui commémore le génocide des Arméniens, c’est un exemple que donne le Président de la République », a martelé M. Jibrayel.
Il a apporté son soutien aux peuple de l’Artsakh dans sa lutte contre l’Etat Azéri en espérant que prochainement le Département des Bouches-du-Rhône signera un vœu d’amitié et de soutien à l’Artsakh.
 
Valérie Boyer, député des Bouches du Rhône LR, présente dans la matinée pour la première cérémonie, est revenu dire son soutien aux Arméniens de France tout en rappelant l’importance d’une loi pour combattre le négationnisme du génocide des Arméniens.
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«  Le négationnisme doit être pénalisé », a affirmé Mme Boyer. Devant les applaudissements du public elle a dénoncé les attaques que subissent les Chrétiens d’Orient, notamment ceux du Sri Lanka, victimes d’attentats ce dimanche de Pâques.
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C’est M. Mohamed Laqhila, député En Marche des Bouches-du-Rhône, qui a pris la parole pour clore la cérémonie.
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Reprenant des correspondances originales qui attestent la volonté d’organiser le génocide des Arméniens, M. Laqhila a ainsi démontré la volonté génocidaire des autorités turques de déporter et d’exterminer le peuple arménien.
Il s’est également félicité de voir la journée du 24 avril inscrite au calendrier républicain comme journée de commémoration du génocide des Arméniens.
«  Cela incarne une étape importante avant une seconde étape de pénalisation de tout propos ou actions négationnistes. », dit-il en rendant hommage aux victimes du génocide.
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Après les prises de paroles, le public s’est rendu au sein de la Cathédrale apostolique arménienne du Prado située à quelques mètres du rassemblement, pour assister à un requiem en hommage aux 1 500 000 victimes de la barbarie turque en 1915.
 
Texte : Alain Sarkissian
Photos: Luiza Gragati /Alain Sarkissian

La rédaction
Author: La rédaction

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