Un panel international d’académiciens et de politiciens s’est réuni dans l’hémicycle du sénat tchèque mardi 4 avril pour évoquer le génocide des Arméniens sous l’égide de l’ex-président Vaclav Havel. Plusieurs politiciens tchèques souhaitent que le parlement tchèque qualifie les évènements de 1915 de génocide et parmi eux l’homme qui a organisé la conférence, le sénateur Jaromir Stetina.
« Ceci prépare à une loi déclarative spéciale de notre sénat. Cette loi est très simple – reconnaissance des événements de 1915 en Arménie comme un génocide » a déclaré le sénateur Stetina pour qui le génocide des Arméniens « n’est pas un problème de la République Tchèque, c’est un problème pour tous les êtres humains. Le problème du génocide est vivant. Le siècle passé a été un siècle de beaucoup de génocides. Et les génocides continuent maintenant. Il y a un génocide en Tchéchénie, par exemple. Il y a un mois j’ai visité le Rwanda. Dans Kigali, je suis allé à un musée du génocide de 1994. Il y avait une pièce au sujet du génocide (arménien), un génocide qui a presque 100 ans. Et les gens dans Kigali, dans le musée, ont déclaréque nous devons reconnaître tous les genocides, parce c’est come cela que nous pourrons arrêter de futurs génocides ».
Pour le sénateur Tchèque « la plupart des génocides ont leurs commencements dans la guerre. Ce n’est pas un jeu de mots. Nous devons dire exactement qu’on ne permet pas des crimes contre l’humanité dans notre modèle de communauté en ce siècle ».
Selon Jaromir Stetina « je pense que l’union européenne pourrait aider la Turquie à reconnaître sa vieille histoire et à l’évaluer en termes modernes ».
Répondant à une question d’une journaliste de Radio Prague sur la nécéssité de parler du génocide des Arméniens Hilda Tchoboian, présidente de la Fédération euro-arménienne, a déclaré « En général, il faut parler des génocides, parce que les génocides sont faits pour être cachés. C’est-à-dire, le crime commis, le criminel, nie le génocide et le cache. C’est une caractéristique de l’ensemble des crimes contre l’humanité et les génocides. Le crime doit venir sur la place publique, la mémoire, la connaissance du crime doit venir sur la place publique, dans la sphère publique, pour que le public sache de quoi il s’agit, parce que tant qu’on cache les crimes contre l’humanité de la conscience publique on risque de répéter, car la connaissance n’y est pas, parce que le public n’a pas la connaissance de la monstruosité de ce qui s’est passé. Donc, parler du génocide arménien, c’est parler de l’ensemble des crimes contre l’humanité ».