Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affirmé vendredi lors de la conférence sur son pays à Istanbul qu’il n’y avait pas de tension avec la Turquie malgré les menaces d’Ankara de lancer une opération militaire contre les rebelles kurdes dans le nord de l’Irak.
« Les relations avec la Turquie ne sont pas du tout tendues. Elles sont bonnes et solides », a-t-il déclaré à la chaîne Al-Arabiya basée à Dubaï.
« Le problème est que le gouvernement turc est sous pression à cause des activités du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et cela lui donne le droit de demander » d’y mettre un terme, a-t-il ajouté.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré son soutien à l’unité de l’Irak et de son gouvernement et affirmé que « les positions (menaces) contre le PKK ne visent pas le gouvernement irakien », a encore déclaré M. Maliki.
Ces déclarations interviennent au premier jour de la conférence d’Istanbul, qui réunit des représentants de l’Irak, des voisins de ce pays, des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et de ceux du G8.
Son objectif est d’encourager les efforts en faveur de la stabilité en Irak, mais ses à-côtés étaient largement consacrés aux menaces d’Ankara.
Les rebelles kurdes du PKK utilisent le nord de l’Irak comme base arrière pour leurs opérations contre les forces de sécurité turques dans le sud-est anatolien, à la population majoritairement kurde.
La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, qui a rencontré des dirigeants turcs vendredi à Ankara pour tenter de les dissuader d’envoyer leurs troupes en Irak, devait s’entretenir dans la soirée à Istanbul avec M. Maliki.
Une rencontre trilatérale entre Mme Rice et ses homologues turc Ali Babacan et irakien Hoshyar Zebari est également prévue samedi, au deuxième et dernier jour de la conférence, pour trouver une solution à la crise.