Le procureur général d’Arménie a déclaré, le 25 octobre, que les allégations de corruption à grande échelle faites par une commission parlementaire ad hoc s’étaient révélées exactes . La commission en question, présidée par David Lokian et composée de personnalités venues de tous les horizons politiques, avait conclu, en juin dernier, que les détournements, l’inefficacité et la mauvaise gestion enregistrés dans le secteur de l’énergie depuis 1992 avaient coûté à l’Arménie 200 millions de dollars. Boris Nazarian, le procureur général, a indiqué au parlement que l’enquête officielle avait conclu à la « véracité » des « conclusions » auxquelles était parvenue la commission. Quatre enquêtes criminelles contre 11 officiels du secteur de l’énergie ont été diligentées et sont « proches de leur conclusion », a rapporté Boris Nazarian. L’un d’entre-eux, le directeur de la station hydro-électrique de Hrazdan, est en été d’arrestation. Mais d’après Hector Sardarian, qui dirige une équipe d’investigation chargée de faire la lumière sur toutes ces affaires, le travail des enquêteurs est compliqué par le manque de documents prouvant la responsabilité de certaines personnes dans ce scandale. La publication du rapport de la commission de 37 pages rendu en juin dernier, révélait par exemple que 305 000 tonnes du fuel commandé par l’Arménie pour un montant de 25 millions de dollars n’était jamais arrivé en Arménie entre 1992 et 1995, contrairement à ce qui avait été indiqué par les autorités de l’époque. Les révélations avaient été jugées comme étant « trop catégoriques » par Vartan Movsessian, président de la Commission d’Etat chargée de l’énergie, alors que de son côté, Hrant Bagratian, ancien premier ministre à l’époque des faits a appelé à un « jugement équitable », estimant que les faits reprochés sont « bénins ». Curieuse conception de la justice pour un homme qui était loin d’avoir froid, contrairement à ses trois millions de compatriotes qui en étaient réduits à s’éclairer à la chandelle.
