René van der Linden, Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), a lancé jeudi 22 février un appel à faire de la zone tampon de Chypre, symbole de division, un symbole de coopération, et il a invité instamment les dirigeants chypriotes à prendre d’autres « mesures audacieuses » de ce genre pour résoudre le conflit sur l’île.
S’exprimant à l’issue d’une visite officielle de quatre jours à Chypre, le Président a appelé chacune des deux parties à prendre en compte les marques de confiance manifestées par l’autre. « Les concessions seront douloureuses, mais le dialogue et l’action concertée constituent la seule façon d’avancer »
Au cours de sa visite, il a rencontré le Président Tassos Papadopoulos et le dirigeant chypriote turc Mehmet Ali Talat, et il a organisé une série de rencontres entre les deux communautés – dont une rencontre historique des chefs religieux des deux parties de l’île pour la première fois depuis 1974. « Cette rencontre, qui a été une source d’inspiration, d’encouragement et d’espoir, » a déclaré M. van der Linden, « constitue un point de départ pour leur coopération future ».
Le Président a lancé un appel à des contacts « à partir de la base » entre les deux communautés, les invitant instamment à faire un ensemble aussi considérable qu’indispensable de petits pas pour coopérer concrètement, insistant particulièrement sur l’ « excellent exemple » que constitue le partenariat entre les maires de Nicosie, Eleni Mavrou et Cemal Bulutoglular, qui s’occupent ensemble de questions comme le ramassage des ordures.
En outre, M. van der Linden :
a demandé l’ouverture immédiate du point de passage de la rue Ledra à Nicosie, qu’il a qualifiée de « mur de Berlin de Chypre », et d’un plus grand nombre de points de passage sur la Ligne verte ;
a exigé des progrès dans la mise en oeuvre de l’accord du 8 juillet 2006, conclu sous l’égide des Nations Unies ;
a proposé que les universités chypriotes turques soient progressivement intégrées au Processus de Bologne afin de les rapprocher des normes européennes ;
a lancé un appel au respect du patrimoine culturel dans les deux parties de l’île, notamment par l’ouverture de lieux de culte ;
a appelé la classe politique chypriote à donner son soutien à une société civile bicommunautaire libre et active ;
a proposé des moyens pour améliorer les contacts entre les deux communautés en matière de sport, de jeunesse et d’enseignement supérieur.
Le Président a déclaré qu’il s’efforcerait de réunir les délégations de Chypre, Grèce et Turquie à l’Assemblée, avec les deux représentants de la communauté chypriote turque, pour faciliter le processus de réconciliation.