Après avoir fait preuve d’un laxisme suspect à l’égard des groupuscules ultranationalistes qui y ont vu un encouragement à multiplier leurs attaques xénophobes et racistes contre les étrangers, plus particulièrement les ressortissants des pays du Caucase et d’Asie centrale, vivant à Moscou et dans d’autres villes de Russie, les autorités russes ont choisi finalement de sévir, répondant ainsi indirectement aux critiques de plus en plus insistantes des chancelleries des pays dont sont originaires les victimes de ces agressions, dont l’Arménie. Les autorités judiciaires russes ont ainsi ordonné un coup de filet dans les milieux extrémistes, visant deux groupes ultranationalistes impliqués dans une série d’attentats à l’explosif et d’agressions contre des immigrés. Le chef du parquet de la ville de Saint Pétersbourg, Sergueï Zaïtsev, a annoncé qu’une dizaine de jeunes âgés de 17 à 23 ans avaient été arrêtés dans le cadre de l’enquête relative à des agressions contre des ressortissants d’Arménie, d’Ouzbékistan, de Moldavie et du Cameroun le mois dernier. Les autorités judiciaires de la ville ont également fait savoir que trois des cinq suspects dans un attentat à la bombe qui visait un restaurant MacDonald avaient été arrêtés et incarcérés, des explosifs et des détonateurs ayant été retrouvés en leur possession. La police a précisé la nature des explosifs utilisés dans l’attentat contre le restaurant qui avait fait six blessés ainsi que contre un kiosque de fleuriste proche d’une gare de chemin de fer, ajoutant que ces arrestations avaient permis d’empêcher au moins deux autres attentats à la bombe que les ultranationalistes étaient sur le point de commettre. M. Zaitsev a indiqué que les suspects incarcérés appartenaient à la mouvance d’extrême droite dirigée par le Mouvement contre l’immigration illégale, dont l’objectif est « non seulement de troubler l’ordre public, mais d’intimider les autorités », a-t-il déclaré.
