Au cours des dernières semaines, les contradictions politiques internes semblent s’être aiguisées en Turquie et risquent cette fois-ci de déboucher sur des élections anticipées au Medjliss (Parlement). À la base de cette aggravation se trouve d’une part la maladie du Premier ministre Bulent Ecevit, et de l’autre, les exigences démocratiques de la Communauté Européenne à l’égard d’Ankara . Le 30 mai, pour des raisons de santé, Ecevit n’a pu participer à une réunion fort importante du Conseil de Sécurité National qui devait étudier des questions relatives aux relations turco-européennes, et aux derniers développements concernant les négociations de Chypre. Ecevit qui venait de fêter le 28 mai à la fois son 77ème anniversaire, et le 3e anniversaire de sa coalition gouvernementale, n’était en effet sorti que la veille de l’hôpital Gulhané d’Ankara, où il se trouvait depuis 11 jours. C’était là sa seconde hospitalisation en un mois. Le 4 mai il avait effet été admis à l’hôpital de Baskent pour des problèmes intestinaux. Sorti le lendemain, il avait du y retourner le 17 mai, pour une côte fracturée à la suite d’une chute occasionnée par un caillot à la jambe gauche. Ces ennuis de santé du Premier ministre turc n’ont suscité aucune trêve dans les attaques de l’opposition. Au contraire, celle-ci a redoublé son offensive en exigeant en particulier la démission d’un Ecevit physiquement diminué et contraint de conduire depuis son domicile les travaux du cabinet. Un malheur n’arrivant jamais seul, une crise ministérielle provoquée par le vice-Premier ministre Bahceli ( MHP extrême droite) a éclaté au sein de son propre gouvernement à propos de sa politique européenne. La Turquie est en effet tenue de procéder à des réformes exigées par le Conseil de l’Europe, notamment en ce qui concerne l’abolition de la peine de mort en Turquie, le droit de la minorité kurde à recevoir un enseignement dans sa propre langue, et enfin, le règlement du problème de Chypre. » Nous n’avons pas de problèmes avec la Communauté Européenne » déclarait Bahceli à ce sujet, » notre problème concerne les exigences présentées à la Turquie « , alors qu’Ecevit précisait pour sa part : » cette attitude à l’égard de la Turquie ferme définitivement toute perspective d’admission à l’Union Européenne. Je ne peux assumer seul cette responsabilité qui assombrit l’avenir du pays « . Le Président Sezer qui, lui, au contraire de Bahceli, favorise les réformes, s’apprête à convoquer le 7 juin pour consultations tous les dirigeants des partis politiques qui sont représentés au Medjliss, y compris ceux qui sont au pouvoir. Entre-temps, la crise interne a remis à jour la question de la démission d’Ecevit et d’élections anticipées déjà réclamées depuis un certain temps par l’opposition.
Crise en Turquie : la rechute
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