un américain d´origine arménienne, raymond damadian, s´est-il fait voler le prix nobel de médecine 2003 ? dés la publication du résultat le quotidien libération du 7 octobre dernier écrivait :
" un ratage de plus ? l´annonce des lauréats du prix nobel de médecine 2003 ne manquera pas de soulever la polémique. en récompensant de concert le chimiste américain paul lauterbur (74 ans) et le mathématicien-physicien britannique peter mansfield (70 ans) pour leurs travaux sur l´imagerie à résonance magnétique (irm), les jurés ont laissé sur le carreau un troisième larron. un américain nommé raymond damadian (67 ans), dont le rôle dans l´apparition de l´irm est tout sauf anodin. "
c´est bien l´avis de l´intéressé qui vient d´acheter deux pleines pages, dans le washington post et le new york time pour dénoncer le scandale dont il est la victime.
et pour faire reconnaître sa place de père de l´imagerie à résonance magnétique (irm), une technologie qui a révolutionné le diagnostic médical.
raymond damadian, est très largement reconnu dans la communauté scientifique comme le premier à avoir eu l´idée, en 1969, d´utiliser la résonance magnétique pour distinguer des tissus sains de tissus cancéreux. selon lui, "cette année, le comité qui attribue le prix nobel de médecine a fait la seule chose qu´il n´a pas le droit de faire : ignorer la vérité".
m. damadian a déjà reçu le soutien d´une série de chercheurs et experts de cette technologie. "ce mot pour exprimer ma profonde déception d´apprendre l´échec du comité nobel à reconnaître le vrai pionnier de l´irm", écrit notamment james mattson, auteur de l´ouvrage intitulé les pionniers de la résonance magnétique en médecine. le professeur de biochimie john watson, de l´université du michigan, se déclare "choqué d´apprendre que le comité nobel est prêt à ignorer les preuves flagrantes de la première découverte des différences substantielles entre tissus par damadian ". le dr eugene feigelson, doyen de l´école de médecine de l´université de l´État de new york, où m. damadian a mené ses recherches, se dit pour sa part "perplexe, déçu et fâché face à l´exclusion incompréhensible " du scientifique.
les lauréats du prix nobel 2003, qui travaillaient en parallèle avec m. damadian, ont quant à eux mis au point des techniques permettant de traduire plus rapidement et plus clairement en images le résultat de l´examen à résonance magnétique. ils ont perfectionné le système mais ne sauraient être considérés comme son inventeur. en attestent en particulier les articles pionniers de damadian, publié des 1971 dans la revue science.
m. damadian veut agir pour tous les oubliés de la science, face à un comité nobel devenu le juge sans appel de la postérité. "la dernière institution qui devrait ignorer la vérité est celle qui se considère elle-même comme l´arbitre de l´accomplissement scientifique", écrit-il.
