(Caricature du président arménien Serge Sargsyan désirant donner une croissance démographique à l’Arménie par l’immigration d’Arméniens de la diaspora, caricature réalisée en 2017)
Les prévisions des professionnels démographes concernant la croissance de la population de l’Arménie ne sont pas optimistes, contrairement aux objectifs politiques. Le gouvernement actuel s’est fixé pour objectif d’avoir une Arménie de 4 millions d’habitants en 2040, et le précédent gouvernement de 5 millions d’habitants en 2050. Le Fonds des Nations Unies pour la population prévoit une diminution de la population en Arménie et dans la région.
Vieillissement rapide de la population, émigration élevée, taux de natalité en baisse et taux de mortalité élevé. Des tendances démographiques négatives en Arménie ont été enregistrées depuis la première décennie de l’indépendance. Aujourd’hui, la natalité a déjà atteint un point où elle n’assure plus la simple reproduction de la population. Pour cela, il faut qu’une femme ait plus de 2 enfants au cours de sa vie, et en Arménie, chaque parent a désormais 1,6 enfant en moyenne.
Le démographe Ruben Yeganyan affirme que « La baisse rapide enregistrée ces 30 dernières années est due à nos réalités sociales, économiques et politiques. D’une part, en raison du fait que le taux de natalité, en général, a tendance à diminuer, d’autre part, en raison des réalités particulières qui se sont formées dans notre pays et qui malheureusement perdurent encore aujourd’hui.
Les tendances démographiques préoccupent également le Premier ministre Nikol Pachinian, bien qu’il tente de rester optimiste. Auparavant, le gouvernement s’était fixé l’objectif ambitieux d’avoir une population de 5 millions d’habitants en Arménie d’ici 2050.
« Si nous menons la bonne politique, nous pouvons apporter un changement tangible et visible dans la dynamique démographique. Fondamentalement, l’approche principale est que la circonstance la plus importante pour l’amélioration de la situation démographique est la formation d’infrastructures et d’un environnement de qualité de vie. »
Les anciennes autorités ont également promis une augmentation significative du nombre de la population. Serge Sargsyan a également parlé de l’Arménie avec une population de 4 millions d’habitants en 2040. L’écrivain populaire Ruben Yeganyan considère que les prédictions de Serge Sargsyan et de Nikol Pachinian sont irréalistes.
« Je les considère juste comme un bon souhait, un aperçu d’un objectif, c’est tout, complètement irréaliste. Nous avons maintenant la tâche d’essayer de réduire d’une manière ou d’une autre le taux de diminution de notre population, de stabiliser la population, s’il est possible d’assurer la croissance dans une certaine mesure, c’est déjà une tâche difficile et assez difficile à réaliser » dit R. Yeganyan.
« Même avec les développements les plus optimistes, la population arménienne ne peut pas atteindre de tels chiffres, selon le Fonds des Nations Unies pour la population. Même si tous les programmes de stimulation des naissances fonctionnent, selon les prévisions de l’ONU, la population de l’Arménie diminuera » a déclaré Tsovinar Harutyunyan, responsable du bureau arménien du Fonds des Nations Unies pour la population.
« Ce ne sont que des prédictions. Il est possible d’influencer chaque prévision si vous apportez une solution globale, créez un environnement approprié pour que ces indicateurs changent. Oui, il y a des prédictions, mais ce ne sont pas des indicateurs gravés dans la pierre » ajoute-t-elle.
Lorsqu’ils prédisent les évolutions démographiques, ils tiennent principalement compte de 3 facteurs : les données d’immigration et d’émigration, les taux de natalité et de mortalité.
« Nous pourrons même améliorer légèrement le taux de natalité. Au 1er janvier, notre population a augmenté de 15 000, et c’est en fait un cas exceptionnel ces dernières années, car nous avions une tendance continue à la baisse. Et c’est bien que ce soit régional. Quant à la mortalité, elle augmentera en chiffres absolus. Mais aussi selon nos prévisions, la qualité de vie s’améliorera, affectant également le taux de mortalité. Les avortements sélectifs affectent également la démographie de la population » affirme le député Arsen Torosyan et d’ajouter que « surtout après la dernière guerre, les naissances liées au sexe sont plus qu’évidentes ».
Il continue : « Il y a une tendance intéressante. Le nombre de garçons nés a augmenté, tandis que le nombre de filles a diminué. En fait, nous avons une augmentation du nombre d’avortements sélectifs. Selon le calcul de 111 garçons, 100 filles sont nées, et dans les cas moyens de non-intervention, cela devrait être 105/100. En fait, 6 filles naissent de moins pour 100 enfants. Et si nous avons peu de filles, nous n’aurons pas la chance d’avoir à nouveau des filles et des garçons demain.
Les chiffres et les tendances ne sont pas seulement inquiétants en Arménie. Selon les prévisions du Fonds des Nations Unies pour la population, nous parlons de tendances mondiales auxquelles tous les pays de la région seront confrontés. » Source Radiolur.
Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan
Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora
