Exercice médiatique annuel du Kremlin, le discours à la nation prononcé mercredi 21 avril par le président russe Vladimir Poutine a été recouvert par les slogans des milliers de manifestants qui s’étaient rassemblées, de Moscou à Tcheliabinsk en passant par Saint Petersbourg, pour réclamer la libération de la figure de proue de l’opposition Alexi Navalny, dont la grève de la faim engagée depuis plus de deux semaines dans un camp de prisonniers du nord du pays aggrave une santé fragilisée par le poison Novitchok que lui auraient administré, selon toute probabilité, des agents du FSB russe en août 2020. Alors que cette affaire empoisonne des relations déjà très tendues entre la Russie et l’Occident, Poutine s’est montré très offensif dans son discours, menaçant de mesures sévères toutes « provocations », venant de Russie même comme de l’étranger. Les troupes qu’ils mobilisent en masse le long de la frontière russo-ukrainienne ne contribuent pas à améliorer les relations entre la Russie et l’Occident, qui craint la reprise de la guerre à l’Est de l’Ukraine, un pays qu’il s’sst engagé à défendre, sinon à l’intégrer à l’Otan, une « ligne rouge » pour le Kremlin. Entre menaces et promesses d’aides, à l’approche des élections législatives, pour les Russes dont les conditions de vie ne cessent de se détériorer depuis 8 ans, et qui ont été durement frappés par la crise du covid, le président Poutine n’a pas oublié le conflit du Haut-Karabagh, saluant devant l’Assemblée de la Federation russe, le rôle crucial joué par la Russie pour mettre un terme à la guerre entre Arméniens et Azéris. “La Russie est comme toujours ouverte à une large coopération internationale. Nous apportons un soutien constant au maintien et au renforcement du rôle clé de l’Onu dans les affaires internationales, nous nous employons à aider au règlement des conflits régionaux et avons déjà beaucoup fait pour la stabilisation de la situation en Syrie et l’établissement d’un dialogue politique en Libye. Comme vous le savez, la Russie a joué un rôle majeur pour faire cesser le conflit armé dans le Haut-Karabagh”, a déclaré à ce propos le président russe, qui utilise son rôle « pacificateur » au Sud Caucase pour exalter un monde multipolaire dont les Etats-Unis ne se résigneraient pas à « accepter la réalité objective », comme le soulignait peu avant le ministère russe des affaires étrangères.
