Dans une lettre ouverte au ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias, le Comité national arménien de Grèce a exprimé son profond mécontentement face à la participation de l’ambassadeur du pays en Azerbaïdjan Nikolaos Piperigos à une visite dans les régions occupées de l’Artsakh.
La lettre dit :
« Cher ministre,
Avec surprise et grand malaise, nous avons appris la participation de l’ambassadeur de Grèce en Azerbaïdjan, M. Nikolaos Piperigkou, à une célébration provocatrice organisée par le régime d’Aliyev et comprenant d’autres diplomates accrédités en Azerbaïdjan dans la ville arménienne occupée de Shushi en Artsakh.
Suite aux demandes d’Ankara et aux célébrations provocatrices similaires organisées par [le président turc] Erdogan à Chypre occupée, le président azerbaïdjanais a invité les représentants des États à « célébrer » avec lui.
Pour fêter quoi ?
Le travail odieux de l’Azerbaïdjan qui continue de violer les accords et d’envahir le territoire souverain de l’Arménie ?
Ou pour « honorer » un dictateur qui détient toujours illégalement des soldats et civils arméniens captifs après la fin de la guerre catastrophique en Artsakh (Nagorno-Karabakh) ?
Ce n’est pas un hasard si les pays du groupe de Minsk (Russie, États-Unis et France), ainsi que l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont refusé de s’abstenir de la visite honteuse, qui visait à désorienter l’opinion publique des crimes horribles de L’Azerbaïdjan et la résolution du Parlement européen, qui le 20 mai à une écrasante majorité a établi un cadre solide, critiquant l’Azerbaïdjan pour ses pratiques criminelles contre l’Arménie et l’Artsakh.
Malheureusement, tout l’événement avait de multiples messages, auxquels la Grèce devrait être la première à réagir, puisque la célébration était organisée à l’intérieur du sanctuaire de l’église historique de Gazanchetsots, avec un dôme délabré et des oeuvres vandalisées rappelant des pratiques similaires appliquées dans le cas de Hagia Sophie à Constantinople.
Nous pensons que la présence des représentants des États, mais principalement de la Grèce, encourage le régime scandaleux et arrogant du président Aliyev.
Le Comité national arménien, ainsi que la Communauté arménienne de Grèce dans son ensemble, expriment leur vif mécontentement quant à la participation du représentant de notre pays à cette parodie.
Vous savez très bien que l’Azerbaïdjan, en copiant fidèlement son mentor, viole grossièrement les règles du droit international. A quoi sert le soutien apporté par la Grèce en cette période critique ?
L’Arménie considère la Grèce comme son allié le plus important. Nous voulons croire qu’il en va de même pour la Grèce.
