Nous accueillons une historienne qui a notamment travaillé sur les images produites durant la grande guerre, Annette Becker, professeure à l’université Paris-Nanterre, vice-présidente du centre de recherche de l’Historial de la Grande guerre, auteure notamment de Messagers du désastre. Raphaël Lemkin, Jan Karski et les génocides publié chez Fayard et de Voir la grande guerre, un autre récit paru aux éditions Armand Colin.
Annette Becker sur la différence entre le métier d’historien et de journaliste :
On fait le même métier mais à l’envers : je vais dans les archives pour comprendre le passé en essayant de me mettre dans la tête des gens de l’époque, et ça pourrait me permettre aussi de comprendre le présent. Mais la comparaison actuelle entre le présent et le passé entraine un anachronisme.
Pour comprendre 1933 et 1939, il faut voir qu’à l’époque personne ne pouvait penser qu’on allait exterminer tout un peuple, principalement parce que les gens avaient oublié le génocide arménien. Et pourtant c’était dans les mots d’Hitler : mais ce qui est dans les mots, on ne lui donne que la valeur des mots.
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