Montpellier Danse, né il y a 25 ans et devenu l’un des grands festivals de l’été, offrira à partir de samedi et jusqu’au 7 juillet plusieurs regards sur la jeune création chorégraphique méditerranéenne et du Proche-Orient, sans ignorer la grande production occidentale. Riche cette année de 58 représentations réparties sur deux semaines dans une douzaine de lieux de la ville, la manifestation, qui avait totalisé quelque 35.000 entrées en 2005, est ouverte aux vents divers et exigeants de la danse contemporaine depuis sa première édition en 1981. Son directeur, Jean-Paul Montanari, a souhaité cultiver en 2006 le tropisme méditerranéen de Montpellier en conviant des artistes souvent formés en Europe et actifs au Maroc, en Israël, en Turquie, en Iran, en Algérie ou en Tunisie, afin de « présenter les forces vives de la création et de la modernité dans ces pays ». La compagnie Anania, basée à Marrakech, présentera deux oeuvres de la Marocaine Bouchra Ouizguen, en ouverture avec la création de « Déserts, désirs », pièce sur la séparation des sexes cosignée par son compatriote Taoufiq Izeddiou, avant un solo (« Mort et moi »). La Batsheva Dance Company, la plus importante des compagnies israéliennes, a fait le voyage avec trois pièces. Deux d’entre elles seront réglées par son chorégraphe fétiche Ohad Naharin qui créera en France « Three » (pièce pour 17 danseurs),et « Mamootot » (pour 9). Avec la Batsheva encore, la chorégraphe Sharon Eyal donnera la première française de « Love ». Une autre artiste d’origine israélienne, Tat Beit-Halashami se fera ici chorégraphe dans « Dahlia Bleu », un trio pour une vision singulière de la Méditerranée. L’Allemande Helena Waldmann ne créera pas « Letters from Tentland » –ses interprètes d’Iran ayant dû rentrer au pays en mars dernier– mais un nouveau spectacle en compagnie d’Iraniennes exilées en Europe. Les Turcs Filiz Sizanli et Mustafa Kaplan, maîtres d’oeuvre d’une danse audacieuse inspirée de leurs fréquents allers-retours entre l’Europe de l’Ouest et Istanbul, présenteront en création « Graf », et leur compatriote Aydin Teker viendra avec « Akabi ». Les chorégraphes Kader Attou et Brahim Bouchelaghem évoqueront leur lien avec l’Algérie avec deux petites pièces présentées la même soirée, alors que le Tunisien Radhouane El Meddeb sera honoré par la programmation de deux oeuvres nourries de sa fructueuse expérience en France. Cette programmation méridionale s’enrichira aussi d’une illustration de la danse flamenca avec Sara Baras et de la nouvelle étoile Mercedes Ruiz. La manifestation ne serait pas ce qu’elle est devenue, le plus important festival de danse en France après la Biennale de Lyon, si elle ne programmait pas les plus grandes figures européennes. Lors de cette 26e édition, la Flamande Anne Teresa de Keersmaeker proposera avec l’Orchestre national de Montpellier sa nouveauté « D’un soir un jour », à l’affiche aux côtés de spectacles de l’Italien Emio Greco et du Suisse Gilles Jobin. Le Ballet de Flandre recréera par ailleurs « Impressing the Czar », monument de 1988 qui marqua les débuts postmodernistes de l’Américain William Forsythe. Trois centres chorégraphiques nationaux (CCN) viendront montrer leurs récentes productions, signées Mathilde Monnier (Montpellier, en lien avec le chanteur Katerine), Maguy Marin (Rillieux-la-Pape dans le Rhône) et Bernardo Montet (Tours). Enfin Montpellier Danse coproduira « Quintette cercle » de Boris Charmatz, valeur montante de la danse hexagonale, qui vient de recevoir le Grand prix de la critique 2006.
(renseignements: 0800 600 740 ou www.montpellierdanse.