Une profonde tristesse a envahi la rédaction de Nouvelles d’Arménie à l’annonce du décès de Chantal Panossian, vendredi 16 septembre dans un hôpital parisien. Née Sassiée, volontiers cocardière, mais aussi arménienne de cœur, cette fidèle du magazine était très attachée à l’Arménie qu’elle avait souvent visitée avec son mari, Armand Panossian. Mais cette militante, qui répondait présent à toutes les mobilisations arméniennes, assurait surtout depuis une trentaine d’années une tâche fondamentale pour NAM : celle de correctrice ! Une fonction qu’elle a remplie bénévolement jusqu’à la pandémie, avec Françoise Couyoumdjian et Simon Acharian. Nous appelions d’ailleurs avec affection nos deux correctrices « les mamans », Chantal étant la mère de Marie-Aude Panossian, journaliste à NAM et Françoise celle de Valérie Toranian, membres de son comité de rédaction.
Cette personnalité éminemment sympathique, franche et carrée, douée d’une grande humanité, maniait volontiers l’humour sur les coquilles qu’elle avait pour charge de repérer. Y allant de ses commentaires malicieux, notamment quand il s’agissait des fautes parfois grossières de nos « grandes plumes », elle savait déclencher les rires, mais toujours avec l’esprit, le recul et la bienveillance d’une femme d’expérience, d’une grand-mère ; celle qu’elle était enfin devenue il y a une dizaine années, avec la naissance de Vahram et Méliné les jumeaux de Marie-Aude et Puzant.
Familiarisée aux pièges de l’orthographe et de la langue française, le seul point sur lequel elle ne badinait pas touchait aux erreurs de ponctuation. Non « président » ne prend pas un P majuscule, et « génocide » s’écrit avec un g minuscule, s’écriait-elle, même si ce sont des mots importants ! Depuis le premier siège du magazine rue Nollet à Paris en 1993, en passant par Montreuil, la rue Fondary dans le 15e, Issy-les-Moulineaux, la rue de Patay dans le 13e et enfin la rue de la Procession dans le 15e, elle a suivi toutes les pérégrinations du journal, sans jamais manquer un seul de ses « bouclages ».
Avec sa disparition, NAM a perdu l’un de ses plus anciens collaborateurs, un pilier, un membre de la famille. Eh oui, une Maman avec un M majuscule. Qu’elle nous le pardonne.
Nous présentons à Armand, son mari, à Marie-Aude et Agnès, ses deux filles, à Puzant son gendre, à Vahram et Méliné ses petits enfants et à toute sa famille nos condoléances attristées.
Les obsèques auront lieu jeudi à 10h à l’église apostolique Saint-Jean Baptiste de la rue Jean Goujon à Paris. La famille nousfait savoir qu’en lieu et place des fleurs et des couronnes, elle préférait que les hommages à Chantal prennent la forme de dons à Nouvelles d’Arménie.
Ara Toranian
