Décès de René Attoyan, le père de l’excellence

Se Propager

Longtemps, il fut le symbole de la réussite, avant de devenir celui du dévouement. René Attoyan s’est éteint le 16 février 2020, entouré des siens, comme il le souhaitait, en patriarche.

Fils de rescapés du génocide, comme beaucoup de sa génération, celui qui fut d’abord titré meilleur ouvrier de France à 25 ans en 1955, puis couronné champion de France de coiffure en 1957, avant d’être sacré champion du monde en 1960, a grandi dans le quartier de Beaumont à Marseille et plus particulièrement dans le salon de coiffure de son père Meguerditch où il fit ses premières armes. Très vite, il voulut faire de ce qui était vu comme un artisanat un art à part entière, un art qui exigeait un apprentissage et une discipline, un art qui exigeait une école. C’est ainsi qu’il fonda en 1962 l’école de coiffure René Attoyan qui formera l’élite de ce métier dans toute la région. Référence pour ses élèves et maître reconnu par ses pairs, il était un de ces géants de sa profession en qui on voyait à la fois un exemple et un visionnaire. Sa légitimité naturelle le conduira à présider les organisations de son métier, ce qui lui vaudra d’être décoré de l’ordre national du mérite en 1983, puis des palmes académiques en 1989, enfin de la légion d’honneur en 2003.

Mais si, pour son métier, il était l’homme de la lumière, pour sa communauté, il se faisait un point d’honneur à être simplement et discrètement l’homme du dévouement. La communauté, pour lui, c’était d’abord son Eglise. Il en fut le président et son mandat fut en partie consacré à ériger le premier monument marseillais au génocide arménien, celui qui, en 1973, qui suscita l’indignation de la Turquie et le départ de son ambassadeur. C’était le temps où ériger une stèle suscitait encore le scandale.

Puis, assurant sa propre relève à la présidence de l’église, il en fut le trésorier dévoué.

Quand vint le temps de l’effacement, René Attoyan resta dans l’esprit de tous, l’homme de la rigueur, de la générosité et de la perfection. L’hommage de ses élèves en témoigne, comme celui de l’Ephorie de Marseille. Son art comme sa communauté exigeait de chacun, le meilleur de soi-même. Pour tous ceux qui l’ont connu, il fut et il restera, le père de l’Excellence.

Claire
Author: Claire

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut