Vice-Présidente du Groupe PPE-DE (Centre-Droit), la force politique la plus importante du Parlement européen, Françoise Grossetête a déclaré mercredi 28
septembre 2005 à Strasbourg qu’il est « inconcevable de souhaiter faire l’Europe avec et pour les Européens et de ne pas écouter leur opinion sur la candidature de la
Turquie ». Son intervention :
« Les citoyens nous ont demandé une pause et bien l’Europe obscure, vous savez celle de nos chefs d’Etat et de Gouvernement montre, une fois de plus, qu’elle n’en a rien à faire. C’est un bras d’honneur à la démocratie.
Alors rien ne pourra donc arrêter ce processus d’adhésion de la Turquie … Adhésion de ce pays qui n’a pas le courage de demander pardon pour le génocide arménien, ce pays qui ne reconnaît pas l’existence de nos amis chypriotes, ce pays qui connaît encore la torture, la
discrimination vis à vis des femmes, qui ne respecte pas les minorité et la liberté de culte. Ce pays qui n’a rien à faire dans l’Union européenne. De qui se moque t-on ?
Pour rassurer l’opinion publique,le Conseil nous affirme que la Turquie sera grâce à cela différente d’aujourd’hui. Ou bien on nous dit que les conditions de négociations seront tellement difficiles qu’elles feront capoter l’adhésion ! Quelle hypocrisie ! Et qu’en pense le peuple turc ? Et l’Europe dans tout cela ? Elle est en crise, crise grave : ses institutions ne lui permettent même pas de fonctionner correctement à 25. Elle n’a toujours pas de Budget pour son avenir… Merci à la Présidence Britannique dont le seul bilan sera de répondre oui à la pression américaine pour l’adhésion de la Turquie. Cette Europe qui se refuse à se prononcer sur ses frontières, bref, où en est le projet européen d’intégration ? On nous dit que cette adhésion est nécessaire pour notre économie et notre sécurité. Et bien, dans ce cas, proposons à la Turquie un partenariat stratégique, un projet fort de coopération avec cette 1ere couronne de l’Europe que constituent la Russie, nos nouveaux voisins à l’Est, la Turquie et le Maghreb.
La Turquie n’a pas vocation à rejoindre l’Union européenne. La vérité nécessite d’avoir du courage et de la détermination pour exiger que l’ouverture de négociations puisse déboucher sur ce partenariat. Malheureusement l’Europe poursuit sa fuite en avant avec la lâcheté que nos concitoyens n’acceptent plus ».
