Déclaration des coprésidents du Groupe de Minsk sur le Karabagh

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A l’issue de leur réunion du 13 juillet à Vienne, les coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, le Russe Youri Merzliakov, le Français Bernard Fassier et l’Américain Matthew Bryza, ont rendu publique la déclaration suivante :
« 1 – Nous, les coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE, jugeons nécessaire de donner notre avis sur la situation qui se fait jour dans le processus de règlement du conflit du Haut-Karabagh à la lueur du récent entretien du président de la République d’Arménie Robert Kotcharian et du président de la République d’Azerbaïdjan Ilham Aliev à Saint-Pétersbourg.
2 – Sur proposition des coprésidents, lors de cet entretien, les deux chefs d’Etat ont axé leur discussion sur un nombre limité d’obstacles se dressant sur la voie d’un accord portant sur les principes fondamentaux d’un règlement pacifique du conflit du Haut-Karabagh. Malheureusement, les présidents n’ont pu surmonter ces obstacles. Ainsi, les deux parties approchent l’année 2008, marquée par des élections présidentielles tant en Arménie qu’en Azerbaïdjan, alors que, comme on l’a vu par le passé, les campagnes électorales compromettent grandement les chances de progrès. Faute d’un accord sur ces principes fondamentaux au niveau présidentiel, il est impossible d’entreprendre la rédaction du texte d’un accord en vue d’un règlement pacifique du conflit, ou de préserver les progrès enregistrés au cours des trois dernières années de négociations afin de ne pas les reprendre à partir de zéro quand elles reprendront.
3 – Les coprésidents reconnaissent que le maintien du statu quo après 13 ans de « ni guerre, ni paix » dans le conflit du Haut Karabagh pourrait sembler moins difficile pour les dirigeants d’Arménie et d’Azerbaïdjan que des compromis mutuels qui conduiraient à un règlement juste et durable du conflit, et finalement, à une nouvelle ère de paix et de prospérité pour leurs peuples. Pourtant, si les parties du conflit préféraient éviter de prendre les décisions courageuses qui s’imposent maintenant, nous, médiateurs, ne pouvons prendre ces décisions à leur place.
4- Nous avons pris acte des dernières déclarations des parties faisant état de leur volonté de poursuivre les négociations sur la base de ce qui a été accepté au cours des dernières années. Nous les appelons à donner corps à ces déclarations dans le peu de temps qui reste et à déployer des efforts avec détermination afin d’étudier à nouveau les avantages équitablement répartis renfermés dans le règlement incarné par les principes fondamentaux proposés. A cette fin, les coprésidents dont prêts à assister les parties dans la préparation de leur prochain sommet, à la première occasion, dans les prochains mois.
5 – Dernièrement, les deux parties ont montré leur disposition à créer des conditions plus favorables en vue de préparer leurs opinions respectives à la paix en organisant une tournée commune, au Haut-Karabagh, à Erevan et à Bakou, d’un groupe d’intellectuels. Les coprésidents ont salué cette initiative à sa juste valeur, la considérant comme la première de ces mesures concrètes en vue d’établir la confiance que les coprésidents n’ont cessé d’encourager dans différents domaines. A cet égard, les coprésidents regrettent que les recommandations de la mission sur l’environnement organisée sous l’égide de l’OSCE l’an dernier n’aient pas été prises en compte et appellent les parties à faire leur possible pour leur mise en œuvre.
6 – Malheureusement, les coprésidents constatent avec préoccupation l’évolution actuelle qui, selon eux, n’est pas de nature à préparer les populations à la paix. Il s’agit notamment de déclarations martiales menaçant de recourir à l’usage de la force et créant la dangereuse illusion selon laquelle la guerre serait un moyen de régler le conflit. Les soi-disant élections présidentielles à venir au Haut-Karabagh ont déjà provoqué un regain de tension. Réitérant leurs déclarations concernant les précédents scrutins au Haut-Karabagh, les coprésidents réaffirment que, comme tous les autres membres de la communauté internationale, leurs pays ne reconnaissent pas le Haut Karabagh comme un Etat indépendant et que de telles « élections » ne sauraient avoir aucune incidence sur le règlement pacifique du conflit du Haut Karabagh. Enfin, les coprésidents soulignent le rôle fondamental du Groupe de Minsk de l’OSCE dans le processus de médiation du conflit du Haut Karabagh. Ils font remarquer que les initiatives unilatérales d’autres organisations pourraient provoquer un regain de tensions et compromettre le processus de négociations. Aussi, ils pressent les parties de déployer tous leurs efforts dans les mois à venir afin de faire de réels progrès dans les négociations sous l’égide des coprésidents du Groupe de Minsk ».
Rappelons que le ministre arménien des affaires étrangères Vartan Oskanian avait rencontré le 10 juillet à Paris les médiateurs du Groupe de Minsk de l’OSCE afin d’étudier les moyens de sortir les négociations de paix du Haut Karabagh de l’impasse où elles se sont fourvoyées et les « possibilités de rapprocher les positions arméniennes et azéries ».

raffi
Author: raffi

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