Exprimant ses doutes profonds quant à la capacité du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à défendre l’indépendance de la justice arménienne, l’un de ses membres, Grigor Bekmezian, a présenté sa démission lundi 10 octobre. Cette démission intervient trois jours après que le CSM eut choisi Karen Andreasian, un proche allié politique du premier ministre Nikol Pachinian, comme nouveau président de l’une des instances judiciaires les plus importantes du pays. Dans un message posté sur Facebook, Bekmezian a indiqué qu’au cours des derniers mois, il avait tenté en vain de contrer “différents processus portant atteinte à l’indépendance du Conseil et de l’appareil judiciaire”. Il a déploré un manque de soutien de la plupart des autres membres de cette instance chargée de superviser le fonctionnement de la justice arménienne, en mesure de nommer, d’évaluer, et de révoquer les juges. “Hélas, les processus de la semaine dernière, y compris d’aujourd’hui, m’ont prouvé que ma conception de l’indépendance du CSM ne correspondait pas à celle de la majorité des membres du Conseil”, a poursuivi le juge, dans une allusion évidente à la nomination d’Andreasian. “Après analyse des événements des derniers mois et de la semaine dernière, j’en suis venu à la conclusion que le CSM n’est plus ce type de conseil tel que défini par la Constitution et le Code judiciaire”, a conclu Bekmezian sans fournir plus de précisions.
