Démissions en cascade dans une grande société de télécommunications

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Le chef de la direction et des centaines d’employés d’une grande société de télécommunications arménienne auraient remis leur démission pour protester contre le projet de ses actionnaires de racheter une entreprise rivale.

La société Ucom possède l’un des trois réseaux de téléphonie mobile d’Arménie et est également le plus grand fournisseur de services Internet du pays. Il a annoncé à la fin de l’année dernière son intention d’acheter la filiale arménienne de VEON, un opérateur basé à Amsterdam, contrôlée en partie par un magnat russe.

VEON Armenia fournit également des services de téléphonie mobile et fixe ainsi que des services Internet. Son réseau sans fil Beeline est le plus ancien du pays.

VEON et Ucom semblaient avoir convenu des termes de l’accord en décembre et attendaient depuis son approbation par le gouvernement arménien ainsi que par les régulateurs des services publics et antitrust. Il est entendu que les autorités examinent l’impact de la fusion proposée sur la concurrence dans le secteur national des télécommunications.

Un employé d’Ucom qui a demandé à rester anonyme a déclaré que le directeur exécutif de la société, Hayk Yesayan, avait démissionné après qu’il soit apparu qu’Ucom serait dirigé par l’actuel PDG russe de Beeline, Andrey Pyatakhin, si l’accord aboutit. Au moins 350 autres employés d’Ucom ont également décidé de démissionner pour protester contre cela, a ajouté cette même source.

Toujours selon cette dernière, Yesayan et son frère Aleksandr s’opposent également à la prise de contrôle de Beeline car cela diluerait leur participation de 6% dans Ucom.

L’Ucom, qui emploie environ 1 800 personnes, n’a pas commenté cette information. Yesayan n’a également fait aucune déclaration publique.

Une porte-parole de Beeline, Nara Nazarian, a affirmé que Pyatakhin « continuait d’occuper son poste et ne prévoyait pas de le quitter ». « L’accord [avec Ucom] est toujours en discussion et nous ne le commentons pas », a-t-elle assuré.

Interrogé pour savoir si Pyatakhin souhaite effectivement gérer Ucom si le rachat de Beeline est autorisé par les autorités arméniennes, Nazarian a répondu : « De telles questions devraient être posées aux actionnaires d’Ucom. »

Ucom est contrôlé par la famille élargie de Gagik Khachatrian, ancien ministre des Finances controversé qui a été arrêté en août dernier pour des accusations de corruption. Ses deux fils et son neveu possèdent 77% de ses actions.

À la fin du mois dernier, les avoirs des trois hommes ont été gelés dans le cadre de l’enquête criminelle en cours sur Khatchatrian. Les avocats de l’ancien ministre ont condamné la décision des enquêteurs, une décision qui est selon eux illégale.

Parallèlement, le ministère de l’Industrie de haute technologie s’est dit préoccupé par cette controverse. Dans un communiqué, il a exhorté les opérateurs de télécommunications et leurs employés à «faire preuve de responsabilité» et à agir conformément à l’état d’urgence lié au coronavirus. Dans le cadre de l’Etat d’urgence décrété le mois dernier, le gouvernement a interdit toutes les grèves dans le pays.

Le ministère a également souligné qu’il continuait de soupeser l’accord proposé entre Ucom et VEON, et ne l’a pas encore accepté.

Une porte-parole de la Commission de régulation des services publics d’Arménie a également pris la parole : « L’accord n’a pas été conclu et est toujours en cours d’examen. »

L’acquisition par Ucom de VEON Armenia doit également être approuvée par un autre organisme de réglementation, la Commission d’État pour la protection de la concurrence économique.

Le réseau de téléphonie mobile d’Ucom a été construit et lancé par le géant français des télécommunications Orange en 2009. La société arménienne l’a acheté à Orange pour un montant non divulgué en 2015 après avoir connu une croissance rapide et être devenu le premier fournisseur de services Internet et de télévision par câble du pays. Les frères Yesayan sont largement reconnus pour avoir fait d’Ucom l’une des entreprises les plus prospères d’Arménie.

Pour sa part, VEON a payé 376 millions de dollars pour acheter ses réseaux téléphoniques arméniens à une entreprise grecque en 2006. La société avait son siège à Moscou et s’appelait alors VimpelCom. Le fonds LetterOne du milliardaire russe Mikhail Fridman reste le principal actionnaire de VEON.

Claire
Author: Claire

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