Plusieurs centaines d’Arméniens de France se sont rassemblés samedi près de l’ambassade de Turquie à Paris pour dénoncer l’assassinat du journaliste Hrant Dink, « dernière victime en date du génocide arménien ».
Maintenus à distance de l’ambassade par les forces de l’ordre, les manifestants arboraient des drapeaux arméniens et des photos du journaliste turc d’origine arménienne avec l’inscription : « La turquie tue, la Turquie nie, la Turquie continue ».
« Les coupables sont d’abord les autorités turques qui ont multiplié les procès contre ce militant des droits de l’Homme », a déclaré le président du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), Alexis Govciyan, qui a appelé à « aider la Turquie à s’engager dans la voie de la démocratie ».
« Qui a armé la main qui a tué Hrant ? », a demandé Ara Toranian, directeur de la revue mensuelle Les Nouvelles d’Arménie Magazine. « C’est celle de l’Etat turc, celle des dirigeants obtus de ce pays (…). Ce qui a tué Hrant, c’est le négationnisme du génocide arménien », a-t-il déclaré, avant de lancer : « C’est la dernière victime de ce génocide qui est tombée hier! ».
A Marseille (sud), plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées samedi, à l’appel du CCAF, devant le consulat de Turquie, a-t-on appris auprès des organisateurs.
Selon ses estimations, la communauté arménienne en France compte environ 400.000 membres. Plusieurs fois poursuivi par la justice turque, devenu la cible des cercles nationalistes pour ses propos sur le génocide arménien, Hrant Dink, 53 ans, a été tué par balles vendredi devant le siège de l’hebdomadaire Agos à Istambul.