Un porte-parole de Robert Kotcharian a assuré hier que 41 députés représentant principalement le parti républicain (HHK) ont appelé les autorités judiciaires à libérer l’ancien président arménien.
Victor Soghomonian a déclaré au service arménien de RFE / RL (Azatutyun.am) qu’ils ont garanti par écrit que Kotcharian, accusé d’avoir fomenté un coup d’état, ne se soustraira pas à ses responsabilités devant la justice s’il est libéré.
« La plupart d’entre eux sont des députés du Parti républicain », a-t-il expliqué. « Mais le processus n’est pas encore terminé. La pétition est ouverte à toute autre signature. »
D’après Soghomonian, les signataires incluent le président du parlement Ara Babloyan et ses deux adjoints, Eduard Sharmazanov et Arpine Hovannisian, ainsi que des quelques députés non affiliés au HHK. Il a refusé de les nommer. Le Parlement arménien compte 105 membres.
Soghomonian a également affirmé que les avocats de Kotcharian joindront cette pétition dans leur appel à venir contre la décision du tribunal de district d’Erevan du 27 juillet, qu’il prévoyait la mise en détention préventive de l’ancien président. Le document sera également envoyé au procureur général de l’Arménie Artur Davtian, a-t-il précisé.
Kotcharian a été placé en détention un jour après avoir été accusé de « renversement de l’ordre constitutionnel » à la suite d’une élection présidentielle contestée tenue deux mois avant la fin de son règne de dix ans en avril 2008. Il rejette ces accusations, prétendant qu’elles font partie d’une « vendetta » politique menée contre lui par le nouveau gouvernement arménien.
Levon Ter-Petrosian, le principal candidat de l’opposition aux élections en février 2008, a organisé des manifestations quotidiennes à l’époque pour exiger la tenue d’un nouveau scrutin. Les forces de sécurité ont dispersé ces manifestations les 1er et 2 mars 2008. Huit manifestants et deux membres de la police sont morts.
Le HHK, dont le leader Serge Sarkissian a succédé à Kotcharian en tant que président de la République, a condamné l’affaire criminelle menée contre l’ex-président comme étant politiquement motivée.
Un autre parti de premier plan, la Fédération Révolutionnaire Arménienne (Dashnaktsutyun), a également exprimé de sérieuses inquiétudes concernant les poursuites menées contre Kotcharian. La FRA était un allié de Kotcharian pendant sa présidence, et est maintenant représenté au sein du gouvernement actuel.
En revanche, l’arrestation de Kotcharian a été saluée comme un triomphe de la justice par les alliés politiques du Premier ministre Nikol Pashinian, de Ter-Petrosian, de certains militants des droits de l’homme et des proches de manifestants tués dans les violences post-électorales. Ils accusent depuis des années l’administration de Serge Sarkissian de couvrir les meurtres.