L’Arménie et l’Azerbaïdjan se sont mutuellement accusés de violations du cessez-le-feu le long de leur frontière, quelques heures après que trois soldats azerbaïdjanais aient été blessés dans une explosion à un poste de contrôle du Haut-Karabakh, un incident qui a entraîné la fermeture temporaire du corridor contrôlé par la Russie, vital pour les Arméniens de souche de la région.
Le ministère arménien de la Défense a déclaré le 13 novembre que les forces azerbaïdjanaises avaient ouvert le feu sur des positions arméniennes dans la province orientale de Gegharkunik peu après midi.
« Les tirs ennemis ont été réprimés par des actions de représailles. Il n’y a pas de victimes du côté arménien », a-t-il déclaré dans un bref communiqué.
L’Azerbaïdjan, pour sa part, a accusé les forces armées arméniennes d’avoir utilisé des fusils à lunette et des lance-grenades pour tirer sur ses positions militaires stationnées dans le district de Kalbajar, à la frontière avec l’Arménie, samedi après-midi. Les autorités militaires de Bakou ont déclaré que des escarmouches étaient en cours en fin d’après-midi, mais n’ont signalé aucune victime.
Cette dernière escalade frontalière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan intervient dans un contexte de tensions croissantes dans le Haut-Karabakh, où un civil arménien a été tué et trois autres blessés par les forces azerbaïdjanaises près de la ville de Shushi (Susa), contrôlée par les Azéris, le 8 novembre.
Les autorités de la partie arménienne à Stepanakert ont condamné l’attaque contre des travailleurs des services publics qui, selon elles, réparaient une conduite d’eau.
Tôt le 13 novembre, un Arménien a jeté un engin explosif sur un poste de contrôle azerbaïdjanais près de Shushi.
Les soldats de la paix russes ont arrêté l’homme et l’ont remis aux autorités arméniennes du Haut-Karabakh.
L’Azerbaïdjan, qui a déclaré que trois soldats azerbaïdjanais avaient été blessés lors de l’incident, a identifié l’homme comme étant un ressortissant arménien qui a agi avec un « groupe de criminels » pour commettre ce que les procureurs de Bakou ont décrit comme un « acte terroriste ».
Les autorités arméniennes de facto de Stepanakert ont déclaré qu’une enquête conjointe avec les forces de maintien de la paix russes était en cours pour établir les circonstances de l’incident. Dans un communiqué, elles ont toutefois ajouté que la personne qui a lancé l’engin explosif l’a fait en réponse aux « actions provocatrices » des soldats azerbaïdjanais. Les autorités arméniennes du Haut-Karabakh ont également insisté sur le fait que personne n’avait été blessé lors de l’incident.
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont mené une guerre de 44 jours au sujet du Haut-Karabakh l’automne dernier. Les hostilités, au cours desquelles près de 7 000 personnes ont été tuées, ont pris fin grâce à un accord de cessez-le-feu négocié par la Russie et signé le 9 novembre 2020, qui accordait à l’Azerbaïdjan le contrôle de certaines parties du Haut-Karabakh ainsi que de territoires adjacents qui étaient contrôlés par les Arméniens depuis près de trois décennies.
