Des journalistes condamnés contre l’avis d’un haut tribunal

Se Propager
arton20261

Istanbul, 21 nov 2019 (AFP) – Un tribunal turc a maintenu jeudi des peines
de prison prononcées contre d’anciens journalistes du quotidien d’opposition
Cumhuriyet, allant contre l’avis de la Cour de cassation qui avait invalidé
une précédente condamnation.
La cour a maintenu les condamnations de 12 ex-collaborateurs et dirigeants
de Cumhuriyet à des peines allant jusqu’à plus de huit ans de prison pour
avoir « aidé des groupes terroristes », selon une correspondante de l’AFP au
tribunal.
Un treizième accusé, l’éditorialiste francophone Kadri Gürsel, a en
revanche été acquitté.
La décision de la cour n’est pas assortie d’un mandat de dépôt, ce qui
signifie que les journalistes, qui comparaissaient libres, ne devraient pas
retourner en prison.
Les nouvelles peines prononcées jeudi vont à l’encontre d’une décision
prise en septembre par la Cour de cassation –l’instance d’appel suprême en
Turquie– d’annuler la condamnation des journalistes lors d’un premier procès
en 2018, confirmée en appel.
Parmi les anciens de Cumhuriyet condamnés figurent l’ex-rédacteur en chef
Murat Sabuncu, le caricaturiste Musa Kart ou encore Ahmet Sik, célèbre
journaliste d’investigation devenue député d’opposition.
L' »affaire Cumhuriyet », ainsi qu’elle est désormais connue en Turquie,
illustre pour les ONG l’érosion de la liberté de la presse sous la présidence
de Recep Tayyip Erdogan, en particulier depuis un putsch manqué en 2016 qui a
été suivi d’une répression massive.
Dans ce procès qu’ils qualifient d' »absurde », les ex-collaborateurs de
Cumhuriyet sont accusés d’avoir aidé le Parti des travailleurs du Kurdistan
(PKK), classé « terroriste » par Ankara, ainsi qu’un prédicateur accusé par la
Turquie d’avoir ourdi le putsch manqué.
Outre l’épreuve judiciaire, Cumhuriyet a traversé une difficile transition
l’an dernier avec un changement brusque de l’équipe dirigeante qui s’est
accompagné du départ des journalistes jugés.
« Une nouvelle fois, c’est le journalisme qui a été condamné », a réagi la
directrice de l’ONG Human Rights Watch en Turquie, Emma Sinclair-Webb, après
la décision du tribunal jeudi.
« C’est une nouvelle décision scandaleuse qui restera dans l’histoire comme
la preuve que le système judiciaire turc est détraqué », a-t-elle ajouté à
l’AFP.
La Turquie occupe la 157e place sur 180 au classement 2019 de la liberté de
la presse établi par Reporters sans frontières.

La rédaction
Author: La rédaction

La rédaction vous conseille

A lire aussi

Sous la Présidence d’Honneur de M. Nicolas DARAGON, Maire de Valence, Président de l’Agglomération, Vice-Président de La Région, L’UGAB Valence-Agglomération

Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a de nouveau accusé l’Arménie de ne pas avoir fourni de cartes des

Lors de la séance plénière de l’Assemblée nationale de la semaine prochaine, l’opposition parlementaire, les factions « Hayastan » (Arménie)»

a découvrir

Se connecter

S’inscrire

Réinitialiser le mot de passe

Veuillez saisir votre identifiant ou votre adresse e-mail. Un lien permettant de créer un nouveau mot de passe vous sera envoyé par e-mail.

Retour en haut