A partir de l’automne 2008, il devrait être possible de se rendre à Stépanakert en avion depuis Erevan, ce qui devrait considérablement augmenter le nombre des visiteurs au Haut Karabagh, selon son président Bako Sahakian, qui s’exprimait devant les journalistes lors d’une conférence de presse en début de semaine. Le président du Karabagh a en effet annoncé la réouverture l’an prochain de l’aéroport du Haut Karabagh, en déshérence depuis la guerre avec l’Azerbaïdjan et réduit à la dimension d’un héliport. L’aéroport, situé aux environs de Khodjalou, une localité située à une dizaine de kilomètres de Stépanakert, de sinistre mémoire en raison des nombreux morts civils qu’avait causés une bataille entre combattants arméniens et Azéris (Bakou persiste à dénoncer le « génocide de Khodjalou »), n’accueille en effet actuellement que des hélicoptères, unique moyen de se rendre au Karabagh par la voie des airs. Un moyen qui reste toutefois coûteux, d’autant que les hélicoptères ont une capacité d’embarquer des passagers limitée. Par ailleurs, si la voie d’accès terrestre a été considérablement facilité, avec le remise à neuf des routes reliant l’Arménie au Karabagh qui ont réduit de près de moitié le temps de trajet, puisqu’il faut aujourd’hui un peu plus de 4 heures pour relier Erevan à Stépanakert par al route, avec une bonne voiture, nombreux sont encore les visiteurs qui considèrent comme une expédition le voyage à Stépanakert. Le président Sahakian a estimé que les liaisons aériennes entre les deux villes lèveraient ces réticences et des spécialistes du Département de l’aviation civile d’Arménie auraient d’ores et déjà rendu leurs conclusions concernant la faisabilité de ce projet. Les équipements appropriés en vue de réhabiliter l’aéroport de Stépanakert seraient déjà en voie d’installation, une partie de l’équipement devant être fournie par la ville de Gumri, dont l’aéroport vient d’être modernisé en vue d’accueillir des vols internationaux. Le budget du Karabagh ne permettant pas la mise en place d’équipements modernes coûtant plusieurs millions de dollars, l’aéroport de Stepanakert devra se contenter de matériel « recyclé ». L’ouverture de liaisons aériennes entre Erevan et Stépanakert contribuera à resserrer les liens entre l’Arménie et le Haut Karabagh, et devrait pour cette raison déplaire au plus haut point à l’Azerbaïdjan. D’ailleurs, l’aéroport de Stepanakert ne devrait pas accueillir de vols internationaux, moins pour des raisons techniques, qui constituent certes aussi un obstacle, que pour des motifs politiques, puisque le Karabagh devrait demander alors l’autorisation de l’Azerbaïdjan.
