Des dizaines de membres de la FRA ont sciemment été revendiquer la responsabilité d’une attaque qui aurait été portée contre un militant d’un parti politique rival.
Ils ont accusé le militant Vartan Harutiunian d’avoir insulté les dirigeants du Haut-Karabagh et d’avoir agressé un ancien combattant membre du Dashnaktsutyun.
Harutiunian, membre du Congrès national (HAK) dirigé par l’ancien président Levon Ter-Petrosian, a affirmé mardi avoir été agressé à Erevan par des partisans de la FRA et d’un autre ancien président, Robert Kotcharian. Il a demandé à la police arménienne de le protéger.
La police a rapidement arrêté un homme soupçonné d’avoir participé à l’attaque. Les représentants de Dashnaktsutyun ont confirmé que le suspect était affilié à leur parti.
Plus tard dans la journée de mardi, des dizaines de membres du Dashnaktsutyun se sont rendus à un poste de police à Erevan pour affirmer qu’ils étaient également impliqués dans les violences. Parmi eux figurait Gegham Manukian, une personnalité du parti qui dirige une chaîne de télévision liée au parti.
Manukian a affirmé que Harutiunian méritait une « gifle éducative », car il avait écrit sur Facebook des commentaires offensants sur les dirigeants du Karabagh et figurait parmi plusieurs dizaines d’hommes qui ont accosté l’ancien chef de Dashnaktsutyun, Hrant Markarian, le mois dernier sur Liberty Square.
Ce dernier incident s’est produit lors d’une manifestation contre la sortie de prison de Kotcharian ordonnée par un tribunal d’Erevan. Markarian a été confronté à des manifestants alors qu’il se promenait sur la place avec ses petits-enfants.
Artsvik Minasian, membre de l’organe dirigeant de Dashnaktsutyun en Arménie, a défendu mercredi la visite «spontanée» de ses collègues du parti au poste de police. «C’est avant tout un appel aux autorités pour qu’elles mettent fin à cette situation, pour condamner et réprimer toutes les manifestations de comportement intolérant et hostile qui règnent et se propagent dans notre pays actuellement», a précisé Minasian.
Cependant, le Premier ministre Nikol Pachinian semblait accuser le parti Dashnaktsutyun. Il a ajouté que les forces de l’ordre devaient vérifier si l’attaque contre le militant du HAK était l’œuvre de « un ou deux individus », voire d’un groupe plus important.
« Toutes les personnes qui propagent la violence doivent être tenues pour responsables, une par une », a fermement déclaré M. Pachinian à la presse.
Le parti Dashnaktsutyun avait reçu deux postes ministériels au sein du premier cabinet de Pachinian, formé en mai 2018, à la suite de la Révolution de velours qui a renversé le gouvernement précédent. Le Premier ministre a limogé ces deux ministres en octobre, accusant leur parti de collaborer secrètement avec l’ancien régime.
La FRA a depuis été de plus en plus critique envers le gouvernement de Pachinian. Il l’a accusé de ne pas avoir honoré ses promesses et d’avoir voulu instaurer un régime d’un seul homme lors d’un rassemblement tenu à Erevan le 23 mai.