L’Azerbaïdjan a autorisé plusieurs dizaines de résidents du Haut-Karabakh à se rendre en Arménie pour la première fois depuis qu’il a renforcé son blocus du corridor de Latchine il y a plus de deux mois.
Quarante et un citoyens russes nés au Karabakh ainsi que des étudiants inscrits dans des universités arméniennes ont été escortés par des soldats de la paix russes lundi jusqu’à un poste de contrôle azerbaïdjanais installé dans le corridor en avril avant d’entrer en Arménie.
Un autre groupe d’Arméniens du Karabakh a franchi le poste de contrôle mardi. Parmi eux, Knar Khachatrian, 17 ans, qui a récemment été admis à l’université d’État d’Erevan.
« Je m’attendais à ce que le processus de passage au poste de contrôle soit plus compliqué, mais en fait c’était facile et tout s’est bien passé », a-t-elle déclaré au service arménien de RFE/RL après avoir traversé l’Arménie.
De nombreux voyageurs ont été abordés au poste de contrôle par un grand nombre de journalistes des médias azerbaïdjanais contrôlés par l’État, qui ont présenté leur voyage comme une preuve des affirmations de Bakou selon lesquelles le Karabakh n’a pas été coupé du monde extérieur. Les autorités du Karabakh ont accusé Bakou de manipuler ces interviews à des fins de propagande.
« La partie azerbaïdjanaise continue de créer des conditions humiliantes au poste de contrôle illégal situé près du pont de Hakari, en plus de surveiller illégalement les citoyens de l’Artsakh et de leur mettre des bâtons dans les roues », peut-on lire dans un communiqué publié lundi soir par une agence du Karabakh.
Les autorités de Stepanakert affirment que l’Azerbaïdjan continue de bloquer le trafic commercial et humanitaire par la seule route reliant le Karabakh à l’Arménie. Ce blocus, aggravé par l’interruption des livraisons de gaz et d’électricité de l’Arménie au Karabakh, a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments, de carburant et d’autres produits essentiels dans la région peuplée d’Arméniens.
Bakou a également interdit périodiquement au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de transporter les habitants du Karabakh gravement malades vers les hôpitaux arméniens. Les évacuations médicales se sont poursuivies mardi, le CICR ayant escorté sept de ces patients en Arménie et en ayant transféré autant d’autres au Karabakh.
Par ailleurs, la famille d’une jeune femme du Karabakh décédée le 13 août dans un accident de la route en Arménie attend toujours l’autorisation de l’Azerbaïdjan pour rapatrier son corps par l’intermédiaire du CICR. La Croix-Rouge a déclaré qu’elle continuait à discuter de la question avec Bakou.
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