Un représentant du gouvernement arménien infecté par le coronavirus a mis en accusation les autorités sanitaires d’Arménie, en affirmant qu’il n’avait pas reçu les soins médicaux appropriés en milieu hospitalier et qu’il avait été renvoyé chez lui alors même qu’il développait d’autres problèmes de santé. Faisant face à une augmentation rapide du nombre de cas de coronavirus, les autorités arméniennes ont décidé de stopper à la fin de la semaine dernière l’hospitalisation ou l’isolement en quatorzaine de personnes présentants de légers symptômes du mal ou asymptômatiques, ces derniers étant progressivement retitrés des services de soins des hôpitaux. Le ministère de la santé arménien a indiqué que les polycliniques publiques d’Arménie s’étaient vue chargées d’accueillir de tels patients et de leur prodiguer les traitements et oins nécessaires en cas de nécessité. Aram Babajanian, un conseiller du directeur du Comité du développement urbain du gouvernement arménien, ainsi que son épouse, ont été priés de quitter ce week end l’hôpital d’Erevan où ils étaient soignés un peu plus d’une semaine après avoir été testés positifs au test du coronavirus. Dans une interview à Hetq.am publiée mercredi, A. Babajanian a affirmé qu’ils n’avaient reçu aucun traitement particulier à l’hôpital et qu’ils avaient été renvoyés chez eux alors qu’ils souffraient encore d’une pneumonie et sans même avoir été soumis à un deuxième test du coronavirus. Il a ajouté que certains membres du personnel soignant avaient pris leur température et mesuré le taux d’oxygénation du sang, deux fois par jour, sans prendre la peine de répondre à leurs questions… et à leur légitime inquiétude. A. Babajanian a aussi affirmé que le traitement qui lui avait été propose lui avait provoqué un problème de mycose et de foie. Le responsable âgé de 68 ans a maintenu ses accusations devant les journalistes du service arménien de RFE/RL, qui l’interviewaient par téléphone jeudi. “Je ne sais pas toujours pas si je souffre encore d’une pneumonie et si je suis encore porteur du coronavirus”, a-t-il indiqué en ajoutant : “A la suite de ‘traitement’ qui m’a été donné, mes résultats de tests [sanguins] n’ont fait que s’aggraver et je ne sais pas dans quel état est mon foie actuellement”. “Comment pourrai-je poursuivre mon traitement et où pourrai-je me faire faire des tests sanguins et trouver un scanner de tomographie informatisée qui me fournirait un bilan pulmonaire si je dois rester en auto-confinement pour deux semaines encore?”, s’est indigné A.Babajanian.
Le ministère de la santé à balayé ces critiques, en insistant sur le fait que les traitements prodigués au couple avaient été appropriés et “légers”. Dans un communiqué, le ministère a indiqué que l’ hôpital en question se flattait d’avoir un très bon taux de guérison dans le traitement des patients du COVID-19, dont beaucoup y auraient été sauvés d’une mort certaine. Le communiqué a aussi accuse A.Babajanian et son épouse d’être fâchés de ne pas avoir reçu le traitement de faveur qu’ils auraient exigé du personnel soignant de l’hôpital, ce qu’ils ont d’ailleurs démenti. Il prétend qu’ils auraient exigé d’être soignés par l’un des plus éminents spécialistes de l’hôpital. A.Babajanian a catégoriquement nié de telles allégations. “J’ai demandé qu’ils donnent le nom de la personne à qui j’aurai formulé une telle exigence … Ce sont des mensonges manifestes!”, a réagi le responsable arménien. A. Babajanian a ensuite affirmé que les médecins d’une polyclinique proche de son domicile avaient refuse de l’aider quand il les avaient contactés après avoir dû quitter l’hôpital. S’exprimant lors d’un point de presse plus tard dans la journée, le ministre de la santé Arsen Torosian a reconnu “certaines tensions” entre le personnel de la polyclinique et les citoyens infectés confinés chez eux. Il en a rendu responsable l’inexperience des Médecins des polycliniques qui prennent seulement maintenant en charge les infections par le coronavirus. A.Torosian a aussi appelé les patients mécontents à alerter son ministère au sujet des problèmes rencontrés par le biais d’une ligne téléphonique spéciale.
Inessa Petrosian, une juriste de renom, s’est elle aussi vu intimer l’ordre de s’auto-confiner dans son appartement après avoir contracté le COVID-19 récemment. Elle aussi se plaint du sort des patients, dans son cas, livrés à eux mêmes. “Je parviens dans la mesure du possible à régler certains de mes problèmes mais je suis sûre que nombre d’autres citoyens bloqués chez eux ne font qu’une chose : relever leur température”, a déclaré I. Petrosian au Service arménien de RFE/RL. “Mais ce virus est tel que vous ne savez pas quelle sera votre température le moment d’après. Les gens qui ne se sont pas fait examiner les poumons ne peuvent savoir de quels autres problèmes ils pourraient être affligés, et nul ne s’en soucie”…
