Les responsables de médias russes, proches du pouvoir, ont appelé les journalistes à éviter d’inciter leur auditoire à la haine raciale et de boycotter les personnes qui sèment des sentiments xénophobes, dans une déclaration publiée vendredi 5 mai 2006.
«Notre pays est secoué par des actes de violence provoqués par la haine raciale et une idéologie nationaliste et neofasciste agressive. Les médias (…) sont eux aussi susceptibles d’inciter à la haine interethnique», souligne la déclaration signé par 33 responsables des médias.
«Aujourd’hui, il est extrêmement important d’éviter dans les reportages et les textes journalistiques et littéraires (…) de diviser artificiellement le pays en groupes ethniques ennemis, de diffuser des accusations à l’égard des représentants d’autres ethnies (…)», relèvent les signataires.
Parmi eux, les directeurs des agences d’informations Itar-Tass, Interfax et Ria Novosti, les rédacteurs en chef des journaux Izvestia et du journal gouvernemental Rossiïskaïa Gazeta, des responsables de la chaîne des chaînes de télévision d’État Rossia et Koultoura, de la radio Voix de la Russie.
Les signataires du messages ont appelé les journalistes à ne pas donner la parole «aux personnes qui prônent la haine raciale, ethnique, religieuse et la violence».
«Nous devons comprendre qu’en soulignant l’appartenance ethnique des criminels dans leurs reportages et textes, les médias poussent pratiquement leur auditoire à faire des généralisations négatives», dénoncent-ils, en appelant les journalistes à «défendre les droits des migrants et à contribuer à leur intégration dans la société russe».
Les agressions visant les personnes originaires du Caucase et les ressortissants des ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, mais aussi les Asiatiques et les Africains, se sont multipliées ces derniers mois en Russie.
Amnesty international a accusé jeudi 4 mai les autorités russes de «fermer les yeux» sur la multiplication des crimes racistes dans le pays.
