Désapprouvée par le gouvernement arménien, la réélection du recteur d’une université d’Etat d’Erevan fait l’objet d’une enquête

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Faute d’avoir pu y parvenir par les urnes, les autorités arméniennes ont recours à la justice pour tenter de casser la réélection d’une rectrice d’une université d’Etat qui avait exprimé ses désaccords avec le gouvernement. L’enjeu semble important pour le gouvernement de Nikol Pachinian, qui a déjà limogé deux ministres pour leur incapacité à faire élire le candidat de son choix à la tête de l’Université d’Etat Brussov d’Erevan (BSU), où avait donc été reconduite Karine Harutiunian au poste de recteur de la BSU le 9 décembre. Harutiunian avait remporté le scrutin face à un autre candidat pour ce poste, dont il est clair qu’il avait le soutien du gouvernement. Le gouvernement du premier ministre Nikol Pachinian avait déployé tous ses efforts pour remplacer Harutiunian, qui avait eu l’audace de soutenir les centaines d’étudiants qui manifestaient cet automne contre un projet du gouvernement visant à fusionner la BSU et deux autres universités d’Etat. Le vice-premier ministre Hambardzum Matevosian, qui dirigeait le conseil d’administration de la BSU, et le ministre de l’éducation Vahram Dumanian, avaient été limogés trois jours après la réélection de la rectrice. Les media n’ont pas manqué de souligner la coïncidence, en suggérant que Pachinian avait sanctionné ainsi Dumanian et Matevosian pour ne pas avoir réussi à faire élire un autre recteur. Mais le gouvernement n’entendait manifestement pas en rester là. Le bureau du procureur général d’Arménie a ainsi annoncé lundi 26 décembre que deux enquêtes avaient été ouvertes pour des faits de “hooliganisme” et de fraude qui auraient été constatés durant le vote à la BSU. Dans son bref communiqué, l’instance judiciaire ne fournit aucun détail sur les prétendues violations de la loi justifiant ces enquêtes. Harutiunian a refusé de commenter les développements judiciaires de son élection. Tsolak Akopian, le doyen du département des sciences sociales de la BSU, a pour sa part balayé de revers de la main les accusations du parquet, estimant que les autorités cherchaient tout simplement à remettre en question, à leur avantage, les résultats de l’élection. “C’est juste une forme de persécution, une manière de ne pas valider les résultats de l’élection du recteur”, a déclaré Akopian, cité par le Service arménien de RFE/RL, en ajoutant : “Je ne vois aucune autre explication ”. L’élection n’a été marquée par aucun incident, a ajouté Akopian, en précisant qu’aucun représentant de l’université n’avait été interrogé à ce jour par les enquêteurs. Il a aussi fait valoir que Janna Andreasian, qui a remplacé Dumanian au poste de ministre de l’éducation dernièrement, avait été en charge du décompte des bulletins et avait authentifié les résultats du vote. En vertu de la législation arménienne, le gouvernement a désigné la moitié des 20 membres du conseil d’administration de la BSU, dont Andreasian. Les dix autres membres ont été choisis par les représentants de l’université et par les étudiants.

Garo Ulubeyan
Author: Garo Ulubeyan

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