La présidente de l’Union des médecins de Turquie (TTB), Sebnem Korur Fincanci, jugée pour « propagande terroriste », sera maintenue en détention jusqu’à la prochaine audience de son procès le 11 janvier, a décidé jeudi un tribunal d’Istanbul.
Mme Fincanci est détenue depuis le 26 octobre dans une prison d’Ankara pour avoir réclamé une enquête sur des accusations de recours à des armes chimiques par l’armée turque dans le nord de l’Irak contre des combattants du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), relayées par des médias prokurdes et des élus de l’opposition.
Ankara avait aussitôt dénoncé une campagne de « désinformation ».
Le PKK est considéré comme une organisation terroriste par Ankara et l’Union européenne.
Mme Fincanci, qui avait déjà comparu la semaine dernière devant le même tribunal stambouliote, a à nouveau jeudi rejeté les accusations contre elles, a constaté l’AFP.
« Je ne vais pas présenter de défense (…), car ce que j’ai fait n’est pas un crime et fait partie de mon travail de docteure », a lancé la médecin, qui encourt jusqu’à 7 ans et demi de prison.
« Si je suis une terroriste, de quelle organisation terroriste suis-je membre: la Fondation des droits de l’homme ou [l’organisation] Médecins pour les droits de l’homme ? », a-t-elle interrogé, remettant en cause l’impartialité de ses juges.
Un responsable de l’Union des médecins de Turquie a annoncé en marge de l’audience que les 11 membres de son comité central font désormais l’objet d’une enquête pour « appartenance à une organisation terroriste ».
L’arrestation fin octobre de Mme Fincanci, âgée de 63 ans, avait déclenché des manifestations à Istanbul.
Amnesty International et Human Rights Watch ont appelé avec cinq autres organisations à la libération de Mme Fincanci dans l’attente de l’issue de son procès.
Istanbul, 29 déc 2022 (AFP) –