Les objecteurs de conscience turcs ont dénoncé mercredi 04 octobre 2006 le détournement vers l’Italie d’un avion de ligne de la Turkish Airlines par un déserteur de l’armée turque, qualifiant son action d' »inacceptable ».
« Se servir de l’objection de conscience comme un instrument de violence est absolument inacceptable », a estimé Ugur Yorulmaz, l’un des chefs de file des objecteurs turcs, sur leur site internet « les opposants de la guerre ».
Selon le gouverneur d’Istanbul, Muammer Güler, le pirate de l’air du Vol Tirana-Istanbul est un dénommé Hasan Ekinci – un Turc converti de l’islam au christianisme et un objecteur de conscience – qui n’avait pas regagné sa caserne à Istanbul après une permission d’une journée en mai dernier et avait fui en Albanie, où il a déposé sans résultat une demande d’asile politique.
M. Yorulmaz indique que le pirate de l’air a écrit à un blog de leur site demandant leur « soutien ».
Mais, dit M. Yorulmaz, « les mails de Hasan Ekinci ne paraissent plus sur notre site depuis environ un mois en raison de certains comportements traduisant des déséquilibres de cette personne ».
M. Yorulmaz fustige le pirate de l’air dont l’action est « contraire à la philosophie des objecteurs de conscience et qui a menacé la vie de centaines de personnes ».
Le pirate qui n’était pas armé s’est rendu à la police italienne mardi soir, deux heures environ après l’atterrissage de l’avion sur l’aéroport de Brindisi, dans le sud de l’Italie, et après s’être excusé auprès des passagers.
En Turquie, qui aspire à intégrer l’Union européenne, le droit à l’objection de conscience n’est pas reconnu. Un objecteur risque une peine allant jusqu’à cinq ans de prison.
Tout Turc est obligé d’accomplir un service militaire: il est appelé sous les drapeaux à partir de 18 ans, sauf s’il dispose d’un handicap physique ou mental, pour servir de six à 15 mois selon son niveau d’éducation.
