La police turque a arrêté deux nouveaux suspects dans l’enquête sur l’assassinat d’un juge du Conseil d’Etat qui a suscité des tensions entre les défenseurs de la laïcité et le gouvernement, dirigé par un parti islamiste, rapporte la presse turque jeudi.
La police n’a pas pu être contactée dans l’immédiat. Un avocat a fait irruption mercredi dans une salle du Conseil d’Etat à Ankara où il a abattu un juge et en a blessé quatre autres en hurlant qu’il était un soldat d’Allah. L’agresseur, âgé d’une vingtaine d’années, a été interpellé peu après. La deuxième chambre du Conseil d’Etat, visée par le tireur, traite de dossiers concernant l’éducation et avait déjà essuyé de violentes critiques de la part des milieux islamistes pour la rigueur avec laquelle elle applique l’interdiction du port du foulard dans les lieux publics.
« On voit bien qu’il s’agit d’une attaque contre notre République et contre le caractère irrévocablement démocratique et laïque de cette République », a déclaré après l’incident le président Ahmet Necdet Sezer, connu pour ses convictions laïques.
Les tensions entre les laïques – dont les valeurs sont traditionnellement défendues par l’armée – et le parti au pouvoir, Justice et Développement (AKP, islamistes modérés) s’intensifient, un an avant les prochaines élections.