Le principal parti turc d’opposition représenté au parlement, le parti Républicain du peuple (CHP), a décidé de s’allier pour les législatives du 22 juillet avec une autre formation, le parti démocratique de gauche (DSP), ont annoncé leurs dirigeants lundi.
Ce regroupement vise à contrer le parti au pouvoir de la Justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, qui a convoqué des législatives anticipées après une crise provoquée par l’élection du président de la République.
« Nous nous sommes mis d’accord pour coopérer avec le DSP aux élections (…) Nous voulons renforcer le mouvement social-démocrate », a annoncé Deniz Baykal, président du CHP. Le DSP devrait présenter ses candidats sous l’étiquette CHP.
Le CHP a joué un rôle essentiel dans la crise ouverte par la candidature à la présidence de la République d’un membre de l’AKP, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, qui a fini par retirer sa candidature. L’armée était également intervenue avec un communiqué mettant en garde le gouvernement.
Le DSP avait été exclu du parlement faute d’avoir franchi la barre des 10% requis aux dernières législatives de 2002. Il avait pourtant eu ses heures de gloire par le passé et son dirigeant charismatique Bülent Ecevit, décédé l’an dernier, a notamment été Premier ministre de 1999 à 2002.
Deux autres partis, de centre-droit, avaient annoncé samedi leur décision de fusionner –le Parti de la juste voie (DYP) et le Parti de la mère-patrie (Anap). Comme le DSP, aucun des deux n’avait franchi le seuil des 10% aux dernières législatives.
La disparition du parlement de ces formations avait avantagé l’AKP, arrivé en tête avec 34% des voix mais qui avait du coup obtenu près des deux-tiers des sièges.
L’Anap et le DYP ont toutefois entre-temps réussi à réunir 24 députés, qui ont tous fait défection d’autres partis représentés au parlement, la plupart de l’AKP.