Lors d’appels téléphoniques séparés, le président russe Vladimir Poutine a de nouveau discuté avec les dirigeants de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan de la mise en œuvre d’un accord négocié par la Russie qui a mis fin à la guerre de l’année dernière au Haut-Karabakh.
Le Kremlin a rapporté vendredi que Poutine, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian «ont noté avec satisfaction» que le régime de cessez-le-feu dans la zone de conflit du Karabakh se maintient et que «la situation dans la région reste globalement stable et calme. »
Dans un communiqué, Aliev et Pachinian ont loué les forces de maintien de la paix russes qui ont été déployées dans et autour du Karabakh après l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu le 10 novembre.
«Les questions relatives au déblocage des liaisons économiques et de transport dans le Caucase du Sud ont également été abordées», indique le communiqué, ajoutant que les trois dirigeants ont fait l’éloge d’un groupe de travail russo-arméno-azerbaïdjanais formé par eux à cette fin en janvier.
Le groupe codirigé par les vice-premiers ministres des trois États a tenu une série de réunions sur les modalités pratiques d’ouverture de la frontière arméno-azerbaïdjanaise au trafic commercial et autre.
Il était censé présenter d’ici le 1er mars un calendrier des «mesures envisageant la restauration et la construction de nouvelles infrastructures de transport». Aucun document de ce type n’a été rendu public à ce jour.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait souligné plus tôt vendredi que Bakou et Erevan avaient adopté une «approche constructive» des travaux du groupe de trilatéral.
L’accord de trêve engage Erevan à ouvrir des liaisons ferroviaires et routières entre l’enclave du Nakhitchevan et l’Azerbaïdjan qui passeront vraisemblablement par la province de Syunik, dans le sud-est de l’Arménie. L’Arménie devrait pour sa part pouvoir utiliser le territoire azerbaïdjanais comme voie de transit pour les expéditions de marchandises à destination et en provenance de la Russie et de l’Iran.
Zakharova a refusé de commenter les récentes menaces d’Aliev de forcer Erevan à ouvrir un «couloir» de transport entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan. Aliev a également qualifié Syunik de «terres azerbaïdjanaises historiques ».