Disparition du sculpteur Toros (1934-2020), un monument…

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Le célèbre sculpteur Toros (Toros Rastkélenian) auteur notamment de sculptures sur le génocide des Arméniens placées dans de nombreuses villes en France ainsi que d’autres œuvres, vient de s’éteindre le 29 juillet à son domicile. Né le 12 décembre 1934 à Alep (Syrie) dans une famille originaire d’Ourfa et qui donna de célèbres héros de la résistance arménienne face aux troupes turques, Toros était épris de justice et de liberté. Un amour qu’il porta toujours jusqu’à son dernier souffle en invoquant sa mère dont le destin était lié au drame du génocide.

Né dans une famille modeste, Toros quittera l’école à 11 ans pour exercer un métier. A 25 ans il dirige une entreprise de ferronnerie à Alep qui fabrique des lits et des poêles de chauffage. Il est très vite remarqué pour la qualité de son travail. On lui commandera alors une croix de deux mètres de haut pour le clocher de l’église arménienne Sourp Kévork (Saint Kévork) d’Alep. Au début des années soixante, lors d’un voyage en Arménie, alors soviétique, il est ébloui par la statue de David de Sassoun sur son cheval à Erévan, œuvre de Hratchya Kotchar. Toros palpe le métal de la statue…et va même jusqu’à monter dessus. De cette rencontre, Toros saura qu’il deviendra sculpteur.

De retour à Alep Toros réalise des sculptures, les exposera. En 1966 Toros est déjà un nom connu, il remportera le 1er prix des sculptures pour son œuvre « L’émancipation de la femme arabe » qui sera placée sur l’une des places d’Alep. En 1967 il quittera la Syrie pour s’installer en France, d’abord à Valence puis à Romans dans la Drôme. Il rencontrera dans cette France qu’il aime déjà de tout son cœur -avec la Syrie et l’Arménie- de nombreux peintres et sculpteurs connus.
Dans son atelier à Romans, lieu de référence pour tous les amateurs d’arts, écoliers, hommes politiques et personnalités publiques, Toros présente ses œuvres et d’autres en cours de création.

Des dizaines d’ouvres naitront dans cet atelier des mains de l’artiste-créateur engagé pour de nombres causes : la femme, l’amour, la beauté et la mémoire. De ces ouvres dont des dizaines trônent sur les places et boulevards de nombreuses villes de France…et même en Arménie avec son œuvre Sayat-Nova, nous retiendrons ses sculptures dédiées au génocide arménien, à Valence, Aix-en-Provence, Saint-Etienne, Vienne, ainsi que dans d’autres villes. Son premier monument sur le génocide, réalisé en 1972 à Marseille restera mémorable par son écho international sur fond de tensions diplomatiques entre la Turquie qui nie le génocide et la France. Toros était derrière le sculpteur de grand talent, l’homme engagé pour la cause arménienne car l’homme était épris de justice, de dignité et d’éthique avec un grand respect des peuples.

Avec la disparition de Toros, le monde ne sera plus comme avant. Car Toros rayonnait et donnait la chaleur et la lumière sur le monde. Qu’il repose maintenant dans les lumières éternelles avec l’amour qu’il a donné toute sa vie à l’humanité. Adieu Toros mon ami…

La cérémonie des funérailles aura lieu vendredi 31 juillet 2020 à 15h00 à l’église Saint Sahag de Valence. En raison de la prévention du coronavirus le nombre de places dans l’église sera limité à 50 places. La cérémonie sera également retransmise sur grand écran sur le parvis de l’église. Port du masque obligatoire.

Krikor Amirzayan

Ci-dessous la dernière interview accordée par Toros il y a quelques semaines.
http://nouvellesdarmenie.fr/spip.php?page=article&id_article=25393

Krikor Amirzayan
Author: Krikor Amirzayan

Krikor Amirzayan est un caricaturiste et journaliste arménien. Ses œuvres – articles et caricatures – paraissent dans différents titres de la presse en Arménie et en diaspora. En France il est l'un des rédacteurs du site d'information www.armenews.com. Il est l'auteur de deux livres de caricatures L'Indépendance (Erevan, 1995) et Oh ! Arménie, Arménie ! (Erevan, 1999). Il vit à Valence (France). En 2002 l'Express l'a désigné parmi « Les 50 qui font bouger Valence » Krikor Amirzayan a réalisé de nombreuses expositions de ses caricatures. Krikor Amirzayan a été décoré de la Médaille d'or du ministère de la Diaspora de la République d'Arménie, médaille qui lui fut remise le 14 novembre 2014 à Bourg-lès-Valence par l'ambassadeur d'Arménie en France Viguén Tchitétchian1. En juillet 2017 il reçut le 1er Prix de la "Défense de la langue arménienne" à Erévan par le ministère arménien de la Diaspora

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