La Turquie a déployé mardi un dispositif impressionnant de sécurité pour la visite de Benoît XVI, arrivé en fin de matinée à Ankara, encore plus important que celui mis en place pour la venue de président américain George W. Bush en 2004.
Après les violentes réactions suscitées dans le monde musulman par le discours du pape à Ratisbonne le 12 septembre, quand Benoît XVI avait semblé assimiler islam et violence, Ankara veut en effet éviter tout incident.
Dans la capitale turque, des policiers ont été postés tout le long de la route de l’aéroport dont la trentaine de kilomètres a été interdite à la circulation deux heures avant l’arrivée du souverain pontife, tandis que des artificiers de la gendarmerie ont inspecté le moindre tunnel.
Les journalistes rassemblés à l’aéroport ont été priés de poser leurs caméras au sol pour qu’elles soient reniflées par des chiens policiers tandis que des tireurs d’élites avaient pris position sur les toits de l’aéroport.
Quatre F-16 de la base de Bandirma (nord-ouest) devaient accompagner l’avion du pape dès son entrée mardi dans l’espace aérien turc, selon le quotidien à grand tirage Hurriyet.
A Istanbul, où le pape est attendu mercredi soir, il y aura un policier tous les 20 mètres sur les routes surélevées qui longent le trajet du souverain pontife, selon le quotidien.
Environ 200 policiers seront aussi déployés autour de Sainte-Sophie que Benoît XVI doit visiter jeudi, selon la presse.
Des blindés de la police seront positionnés près du Phanar, siège du patriarcat grec orthodoxe, où le pape doit se rendre mercredi soir et jeudi pour des entretiens avec le patriarche de Constantinople Bartholomée 1er, chef spirituel des orthodoxes.
Des équipes d’intervention spécialisées et des tireurs d’élite seront déployés aux endroits « stratégiques » de la visite à Istanbul, selon la même source.
Après Saint-Sophie, ancienne basilique byzantine, aujourd’hui un musée, le pape doit se rendre à la Mosquée bleue toute proche, sa première visite dans un lieu de culte musulman depuis qu’il est devenu chef de l’Eglise catholique en avril 2005, succédant à Jean Paul II.