Dans le cadre d’une enquête contre une organisation extrémiste, la police turque a arrêté 11 personnes proches des milieux nationalistes. Parmi elles figure le président du parti des travailleurs, Dogu Perincek, a annoncé vendredi la chaîne TV Ulusal.
L’homme est bien connu en Suisse: il y avait été condamné pour discrimination raciale après avoir nié le génocide arménien.
La chaîne Ulusal, qui publie régulièrement les prises de position de Dogu Perincek, a précisé que ses locaux avaient été perquisitionnés par la police. Par le passé, les autorités turques ont arrêté plusieurs membres de l’organisation secrète Ergenekon, accusée d’avoir organisé un complot pour tuer le prix Nobel de littérature Orhan Pamuk. L’écrivain est lui-même poursuivi par la justice turque pour offense à l’Etat.
Dans un arrêt publié le 19 décembre dernier, le Tribunal fédéral suisse avait confirmé la condamnation de Dogu Perincek pour discrimination raciale rendue par la justice du canton de Vaud. L’homme avait écopé d’une peine de 90 jours amende avec sursis et d’une amende de 3.000 francs suisses (1.925 euros). Perincek avait alors annoncé qu’il ira plaider sa cause devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
En première instance, le tribunal de police de Lausanne avait considéré qu’il ne lui incombait pas de « faire l’histoire » et que le génocide arménien était un « fait avéré ». Pour la cour, il ne faisait aucun doute que Dogu Perincek avait agi intentionnellement lorsqu’il avait déclaré en 2005 que le génocide arménien était un « mensonge international ». Ses mobiles étaient racistes. Saisie d’un recours, la Cour cantonale avait repris cette argumentation.