Dominique Strauss-Kahn entre Sarcelles et Matignon

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Depuis que Ségolène Royal a été investie par le PS pour mener la campagne présidentielle, Dominique Strauss-Kahn se faisait plus présent dans sa bonne ville de Sarcelles, banlieue nord de Paris, dont il est 1er adjoint et député. Mais voilà, dimanche dernier, François Bayrou a réuni 18,57 % des suffrages. Résultat, le tenant de la ligne social-démocrate au PS est remis en selle. Mercredi, la candidate et son ex-rival des primaires du PS se sont retrouvés dans un restaurant du VIIème arrondissement de Paris pour un déjeuner en tête-à-tête… sous les objectifs des photographes.

L’ancien ministre des finances est attendu ce vendredi soir au meeting de Lyon. Mais hier matin, il ne savait pas encore s’il interviendrait à la tribune : « Je fais ce que l’on me demande. Je ne demande absolument rien. On ne se bat pas pour soi. Faisons la gagner, elle peut gagner. On verra ensuite », déclare à Matin Plus Dominique Strauss-Kahn, qui rappelle qu’il affiche 35 meetings au compteur du 1er tour. « Elle a fait un pas en direction de Dominique en déjeunant avec lui, je ne suis pas sûr que cela suffise à convaincre les électeurs de Bayrou « , dit un proche, suggérant d’aller plus loin en constituant un ticket Royal à l’Elysée, Strauss-Kahn à Matignon. « C’est la seule chance de Ségolène pour capter les voix du centre », poursuit ce proche, tout en reconnaissant qu' »elle ne peut pas se voir imposer le choix de son premier ministre ».

A Sarcelles, on est résigné : « Cela fait 20 ans que l’on me répète qu’il va quitter Sarcelles « , s’amuse François Pupponi, qui lui a succédé à la mairie. « Il ne vient pratiquement plus ou alors en vedette américaine avec journalistes et caméras. De toute façon il habite à Paris », lance un socialiste sarcellois. En 2002, DSK fut donné candidat à Paris pour les municipales de 2002. Aujourd’hui, son nom circulerait sur la promenade des Anglais à Nice. « Une rumeur débile », selon son entourage.

« On voudrait me voir plus. C’est plutôt flatteur, il y a tellement d’élus que l’on ne veut plus voir, plaisante l’intéressé avant de reprendre son sérieux. Je ne peux pas être partout. C’est une grande circonscription. Un exemple : il y a 120 groupes scolaires. En juin, sur un week-end, je ne peux pas faire plus d’une dizaine de kermesses… » Ce week-end, s’il n’est pas trop mobilisé par la campagne présidentielle, il naviguera entre les commémorations du génocide arménien, une soirée antillaise et un concert de hip-hop à Sarcelles.

L’ancien ministre ne manque cependant jamais une occasion de parler de sa ville. C’est à l’hôtel de ville qu’il a annoncé sa candidature aux primaires du PS. « Parce que je viens d’ici », déclarait-il, présentant Sarcelles comme son « laboratoire du changement ». Un discours qui avait fait bondir le conseiller régional MRC Rachid Adda, vrai natif de Sarcelles et candidat déclaré aux municipales : « Au lieu d’utiliser l’image d’Epinal qui colle à Sarcelles pour changer la sienne, les Sarcellois auraient préféré qu’il utilise son image pour changer celle de la ville ! ».

François Pupponi, vante, lui, « l’avantage d’avoir un poids-lourds politique dans une ville difficile comme la nôtre ». Selon lui, l’arrivée de la préfecture à Sarcelles s’est jouée au téléphone avec Lionel Jospin en deux minutes. Même chose pour le tramway : « Il a passé des coups de fil, monté trois réunions et en quatre mois il avait trouvé les 100 millions manquants. Alors c’est vrai, on ne le voit pas toujours sur le terrain mais il y a une bonne répartition des rôles entre lui et moi », affirme l’inconditionnel Pupponi. « S’il a pris du recul en mairie, reconnaît son directeur de cabinet, Jacques Langlade, c’est parce qu’il est beaucoup plus présent à la communauté d’agglomération » de Val-de France, que préside Strauss-Kahn depuis 1997.

La chance de DSK, c’est de pouvoir compter sur une équipe de fidèles qui entretiennent son réseau local et balisent sa présence aux quatre coins de la circonscription. Pour Pierre Bouchacourt, son attaché parlementaire en poste sur la ville, « la seule raison pour laquelle il aurait pu quitter Sarcelles, c’est s’il avait fait son entrée à l’Elysée après avoir été investi par le PS ». Reste Matignon…

Olivier Zanetta

LE MONDE POUR MATINPLUS | 27.04.07 | 10h46

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Author: raffi

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