Dominique Strauss-Kahn, porte-drapeau d’une « social-démocratie moderne » pro-turquie

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Défenseur d’un « réformisme assumé », le socialiste français Dominique Strauss-Kahn prône une « social-démocratie moderne » et une ligne réaliste, à l’opposé des promesses qu’on « ne peut pas tenir ».

Ancien ministre des Finances de Lionel Jospin qui a longtemps été son mentor, ce professeur d’économie et avocat d’affaires de 57 ans affirme aux militants socialistes, qui s’apprêtent à désigner leur champion pour la prochaine présidentielle, être le « meilleur rempart contre la droite ».

C’est lui qui, selon les sondages, a le plus bénéficié de la campagne interne qui s’achève, où il est notamment apparu comme le meilleur débatteur.

Il rejette à la fois la « culture du refus » et la croisade anticapitaliste de son concurrent Laurent Fabius et le discours « démagogique » tenu selon lui par la star des sondages Ségolène Royal.

Député d’une circonscription populaire de la banlieue de Paris, M. Strauss-Kahn vise « le plein emploi dans moins de dix ans » grâce à des investissements massifs dans l’industrie, la recherche et l’université.

Il défend aussi l’idée de créer des services publics « dans de nouveaux domaines », par exemple la petite enfance.

Européen convaincu, il revendique son oui lors du référendum de mai 2005 sur la Constitution européenne, pourtant massivement rejetée par les Français, et souhaite que l’Union européenne continue de s’élargir, y compris à la Turquie.

Grand communicateur, marié à une ancienne journaliste de télévision célèbre, Anne Sinclair, il a refait une partie de son retard sur Mme Royal à la faveur des débats organisés entre les trois candidats à l’investiture.

Selon les derniers sondages, 31% des sympathisants socialistes souhaitent le voir investi candidat du PS à la présidentielle, contre 58% pour Ségolène Royal et 9% pour Laurent Fabius.

Au sein du parti, il est crédité de 25% des voix des militants pour le premier tour jeudi, à égalité avec Fabius mais loin derrière Ségolène Royal.

Cultivant un style décontracté, Dominique Strauss-Kahn se dit néanmoins « confiant ». S’il est désigné, il a promis de se battre pour devenir en 2007 « un président-capitaine, pas un monarque républicain ».

Ces derniers jours, son entourage a été accusé d’être à l’origine de la diffusion d’une vidéo vieille de plusieurs mois mais potentiellement gênante pour Ségolène Royal: la députée y suggère de faire assumer aux enseignants 35 heures de présence effective dans les établissements, une proposition susceptible de mécontenter les enseignants qui fournissent par ailleurs de gros bataillons au PS.

Parfois présenté par la presse comme un chef de gouvernement possible d’une présidence Royal, Dominique Strauss-Kahn a jusque-là balayé toute idée de ralliement.

Face à l’image de nouveauté dont bénéficie la députée, il veut opposer celle d’un homme de conviction et de rigueur morale, qui avait démissionné de son poste en novembre 1999 à la veille d’une inculpation dans une affaire où il a finalement été blanchi deux ans plus tard.

raffi
Author: raffi

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