Les services de renseignements militaires ukrainiens ont accusé le gouvernement géorgien de permettre à la Russie de mettre en place des filières de contrebande à travers le pays pour échapper aux sanctions.
Dans un communiqué publié lundi 4 avril, la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense a déclaré que des « agents russes » mettaient en place des circuits de contrebande passant par la Géorgie.
Les représentants des services spéciaux géorgiens ont reçu l’ordre des dirigeants politiques de ne pas interférer avec les activités des contrebandiers », indique le communiqué.
Selon l’Ukraine, les voies de contrebande étaient établies pour importer des biens militaires et civils qui ont fait l’objet de sanctions par les Occidentaux en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le ministère géorgien des Finances a publié une déclaration niant avec véhémence ces accusations et insistant sur le fait qu’il « surveillait étroitement » les cargaisons entrant et sortant du pays. Selon lui, toutes les marchandises, y compris les militaires ou à double usage, ainsi que tous les produits figurant sur la liste des sanctions, font l’objet d’un contrôle rigoureux aux douanes par les autorités géorgiennes.
Ces affirmations interviennent alors que les relations ukraino-géorgiennes sont au plus bas. L’Ukraine a rappelé son ambassadeur pour des consultations début mars et continue depuis d’accuser le gouvernement géorgien de ne pas avoir réagi de manière adéquate à l’invasion russe.
Dimanche, le Premier ministre Irakli Gharibashvili a une nouvelle fois réaffirmé que la Géorgie n’imposerait pas de sanctions à la Russie.
Mardi, le service de sécurité de l’État géorgien (SSG) a exigé de l’Ukraine des preuves de ce qu’il a appelé un « crime extrêmement grave ».
Le gouvernement géorgien se montrera intransigeant à l’égard de tout cas éventuel d’un tel crime », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le SSG a ajouté que si aucune preuve n’était apportée, les allégations seraient considérées comme une « désinformation délibérée », qui représente « une mesure extrêmement inamicale et provocatrice et vise à susciter des troubles intérieurs en Géorgie qui […] ne servent que les intérêts des forces hostiles ».
Avec OC Média