Duo Jatekok : « Un concert en Arménie ? On en rêve ! »

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Le duo Jatekok rend hommage dans leur second album à deux pianistes américains des années 50, “les Boys“. Il est composé d’Adelaïde Panaget et Naïri Badal, Arménienne par sa mère. Rencontre avec deux passionnées.

NAM : Quelle reprise des Boys vous a procuré le plus de plaisir, et pourquoi ? Comment avez-vous eu l’idée de reprendre des titres de ce duo de pianistes ?
Duo Jatekok :
Nous avons découvert “les boys“ lors d’un concours international qui avait imposé au programme les Souvenirs de Barber. En regardant la dédicace à Arthur Gold et Robert Fizdale, nous avons voulu savoir qui étaient ces 2 personnes et avons découvert qu’ils formaient un duo de piano très connu dans les années 50. Tellement connus qu’ils avaient pleins d’oeuvres à 4 mains et 2 pianos dédiées pour eux ! Et par les plus grands noms tels que Poulenc, John Cage, Barber, Tailleferre, Milhaud, Berio… Lors de l’exposition Misia Sert à Paris, nous avons de nouveau croisé leur nom car ces deux pianistes se sont essayés à l’écriture de biographies de Misia Sert et Sarah Bernhardt. Nous avons voulu les faire revivre à travers notre disque car ils sont tombés dans l’oubli et, par la même occasion, faire revivre un répertoire peu joué. Nous avons apprécié enregistrer chacune de ces pièces car elles ont toutes une spécificité que ce soit le côté jazzy de Brubeck, la modernité et difficulté de Poulenc ou la rencontre avec Baptiste Trotignon qui nous a guidé pour l’interprétation de sa pièce.

NAM : Vous avez suivi l’enseignement d’Avédis Kouyoumdjian. Qu’en retenez-vous ?
Duo Jatekok :
Avedis est un musicien extra ! Il est très généreux, dynamique, exigent. Et il est également un chambriste génial. Il est très attentif à la balance entre les différentes voix et il nous pousse à exagérer nos intentions musicales pour qu’elles soient claires et précises.

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NAM : Naïri, vos origines arméniennes sont-elles importantes pour vous ?
Naïri Badal : Je suis très attachée à mes origines car je suis la première génération de ma famille à être née en France. Du côté de ma mère, ils viennent du Liban et, du côté de mon père, d’Iran. L’histoire et le parcours de ma famille me fascine et m’affecte, et plus généralement ceux des Arméniens. L’exil est un thème récurrent qui me bouleverse car je sens tous les jours le côté éphémère de ma culture au sein du pays où je vis et où je me suis intégrée. Mes parents m’ont transmis la langue (on parlait arménien à la maison), qui est pour moi un des plus grands vecteurs culturels. J’ai également fréquenté l’école Nareg qui se trouvait à Enghien et où ma mère enseignait l’arménien. A la JAF, j’ai pratiqué pendant plus de 10 ans la danse arménienne avec Arto Beckdjian. J’ai vu passer chez moi des livres de Saroyan, de Krikor Zohrab, Raffi, … Ma grand-mère, Joyce Boujikanian, m’a appris le piano. Elle avait apporté du Liban plein de partitions de compositeurs arméniens connus comme Komitas, Babadjanian, Khatchadourian, et moins connus comme Terzian, Baghdassarian, Avetissian, … Je remercie mes parents de l’effort qu’ils ont fourni pour me transmettre toute cette culture qui est pour moi la plus grande richesse que je possède.

NAM : Est-ce que cette culture a pu vous influencer dans votre travail artistique ?
Naïri Badal : D’une certaine manière elle m’influence car elle a forgé ma personnalité, mes émotions et mon goût, ce sont des choses importantes pour un interprète. Et j’espère que je pourrai l’exploiter encore plus au cours de ma vie et rendre hommage à cette culture merveilleuse.

NAM : Un concert en Arménie, ce serait envisageable ?
Duo Jatekok :
On en rêve ! Malheureusement nous n’avons pas encore de contacts là-bas.

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NAM : Quel est votre prochain projet ?
Duo Jatekok
: Nous avons été contactées par le chorégraphe Anthony Egea de la compagnie hip hop Rêvolution pour monter un concert chorégraphique autour de la femme. Nous serons deux pianistes et deux danseuses sur scène, et nous jouerons des tubes de musique classique comme Carmen et le Boléro, revisités par le DJ Franck2louise. Le spectacle s’appelle Muses et est une ode à la femme et toutes ses facettes. La première est en octobre 2018 et nous tournerons ce spectacle un peu partout en France.

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Les Boys, Duo Jatekok, Alpha Classics, 19 €.

raffi
Author: raffi

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