Mardi 15 avril 2008 Mme Angela Merkel la Chancelière fédérale d’Allemagne est intervenu devant l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe. Le représentant arménien Raffi Hovanissian en a profité pour lui poser une question sur le génocide des Arméniens et la position de la Turquie.
M. HOVANNISIAN (Arménie) (Interprétation) rappelle que le chemin de l’Allemagne vers la démocratie est passé par la reconnaissance de l’holocauste et qu’elle a ainsi donné au monde entier un formidable exemple politique et éthique. Toutefois il est d’autres États membres où il y a eu des génocides et des crimes contre l’humanité. Ne faudrait-il pas les inciter à emprunter la même route que l’Allemagne ?
LE PRÉSIDENT (Traduction). – La parole est à Mme la Chancelière fédérale d’Allemagne.
Mme MERKEL (Interprétation) souligne que l’Allemagne s’est beaucoup penchée sur son histoire, en particulier sur la période du national-socialisme, sur l’élimination des juifs et sur l’holocauste, évènement unique. Elle est favorable à ce que des discussions historiques se déroulent dans tous les pays où des drames sont survenus. Elle ne peut que leur recommander de ne pas se fermer à de telles discussions et de parler de toutes les parties douloureuses de leur histoire. En effet, celui qui ne connaît pas l’histoire a beaucoup de mal à se forger un avenir ; c’est une conviction largement partagée en Allemagne mais c’est vrai pour tous les pays.
Outre la liberté, c’est la tolérance qui unit les Européens, c’est-à-dire la capacité à voir le monde avec le regard de l’autre et à en tirer un enrichissement. C’est une valeur fondamentale pour l’Europe. (Applaudissements)