La Turquie peut jouer un rôle important dans les efforts pour trouver une solution à la question nucléaire iranienne, a estimé Mohamed ElBaradei, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans une interview diffusée jeudi sur la chaîne de télévision turque NTV.
« Nous devons discuter aussi avec l’Iran des inquiétudes de la communauté internationale sur le terrorisme et les droits de l’Homme. Si nous pouvons le faire au plus tôt, et que la Turquie peut aider les différentes parties à s’approcher d’un compromis dans ce sens, cela servira aux meilleurs intérêts non seulement d’Ankara, mais aussi du monde entier », a expliqué M. ElBaradei, qui a entamé jeudi une visite de trois jours en Turquie.
En ce qui concerne la résolution de la question nucléaire iranienne, le plus important consistera à amener les différentes parties à la table de négociations, a indiqué M. ElBaradei, qui s’est dit « très optimiste » sur une solution à cette question par voie diplomatique ou par dialogue. Pour M. ElBaradei, l’Iran est une puissance importante dans la région, et peut jouer un rôle aussi positif que négatif dans la stabilisation du Moyen-Orient.
« Personne ne remet en cause le droit de l’Iran d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Ce que l’on exige de Téhéran, c’est la suspension de son programme d’enrichissement d’uranium pour quelques années, du moins jusqu’à ce que la confiance nécessaire soit établie », a souligné M. ElBaradei.
La proposition avancée par les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne vise à créer des opportunités pour la normalisation des relations entre l’Iran, l’Europe et les Etats-Unis, a-t-il ajouté.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad devrait donner sa réponse définitive à cette proposition d’ici août, mais les pays du Groupe des huit (G8) souhaitent avoir une réponse de Téhéran avant le 12 juillet, a encore ajouté M. ElBaradei.
