Le dirigeant géorgien Mikhaïl Saakachvili est considéré comme le favori de l’élection présidentielle anticipée de samedi, dont le résultat reste cependant ouvert en raison du nombre élevé d’électeurs indécis.
Fidèle allié des Etats-Unis, Saakachvili a convoqué ce scrutin anticipé pour tenter de restaurer son autorité et son image de démocrate écornée par la répression de manifestations en novembre.
Porté au pouvoir par la « révolution des roses » de 2003, Saakachvili, 40 ans, a suscité la consternation de ses alliés occidentaux en faisant intervenir les forces de l’ordre et en fermant la chaîne de télévision d’opposition Imedi en réponse aux plus importantes manifestations qu’ait connues le pays depuis les événements de 2003.
L’élection présidentielle anticipée est l’une des concessions faites par Saakachvili à l’opposition qui l’accuse d’autoritarisme et de mauvaise gestion économique.
Les sondages ont beaucoup fluctué sur le nom du vainqueur et les analystes s’accordent pour dire que la seule certitude du scrutin réside dans le nombre élevé d’indécis.
« L’élection présidentielle sera très imprévisible », estime Ramaz Sakvarelidza, analyste et professeur à l’université d’Etat de Tbilissi.
Un candidat doit réunir plus de 50% des voix pour être déclaré vainqueur dès le premier tour.
Les principaux adversaires de Saakachvili sont Levan Gachechiladze, un viticulteur de 43 ans dont la candidature est soutenue par une coalition de partis d’opposition, et Chalva Natelachvili, dont le Parti travailliste a décidé de faire cavalier seul.
Le multimillionnaire Badri Patarkatsichvili, dont la chaîne de télévision Imedi TV était devenu le principal moyen d’expression des opposants lors des manifestations de novembre, a annoncé jeudi qu’il serait bien candidat à la présidentielle après s’être brusquement retiré de la course fin décembre.
Les candidats de l’opposition ont prévenu qu’ils appelleraient à des manifestations si des fraudes étaient signalées pendant le scrutin. De nombreux observateurs occidentaux seront présents samedi dans l’ancienne république soviétique du Caucase pour s’assurer de son bon déroulement.
Un référendum sur le processus d’adhésion à l’Otan sera organisé le même jour que la présidentielle.