La création d’un nouveau groupe d’extrême droite au Parlement européen suscitait mardi l’embarras dans les autres groupes, les uns prônant la mise en place d’un « cordon sanitaire », d’autres de laisser libre cours au jeu démocratique. Dans une lettre à ses homologues des autres groupes démocratiques, l’Allemand Martin Schulz, président du groupe des socialistes européens (PSE) a demandé la mise en place d’un « cordon sanitaire » autour des 20 députés d’extrême droite, en préconisant qu’on leur bloque l’accès aux postes de responsabilité auxquels ils peuvent prétendre. « Je ne partage pas ce point de vue », lui a rétorqué le Britannique Graham Watson, président des libéraux-centristes (ALDE). « Si vous avez des règles, vous avez des règles », a-t-il estimé, estimant qu’il valait mieux « défaire l’extrême droite par le biais du système démocratique ». Quant au plus important groupe politique du Parlement, celui du Parti populaire européen, son président Joseph Daul a botté en touche mardi, demandant aux journalistes de lui reposer la question dans quelques semaines, après consultation des 27 délégations nationales qui composent son groupe. Le nouveau groupe d’extrême-droite, présidé par le Français Bruno Gollnisch, peut notamment prétendre, en vertu du complexe système de répartition des postes au sein du Parlement, à deux vice-présidences de commissions parlementaires, qui seront cédées par le PSE et le PPE. Le groupe est composé de sept Français du Front national, dont son président Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine Le Pen, de cinq Roumains du parti de la Grande Roumanie de Corneliu Vadim Tudor, des trois Belges du parti flamand Vlaams Belang dont son président Franck Vanhecke, de l’Autrichien du FPÖ Andreas Mölzer, du Britannique Ashley Mote, d’un Bulgare du parti Ataka et de deux Italiens dont Alessandra Mussolini, petite-fille de Benito Mussolini.
