En prison depuis 22 ans à Ottawa: un militant arménien goûte à la liberté

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Derrière les barreaux depuis 22 ans pour une action politique qui a tourné au meurtre, à Ottawa, le militant arménien Kevork Marachelian a fait un autre petit pas vers la liberté, hier, en obtenant d’aller travailler dans un organisme communautaire, sans l’escorte d’un gardien. Après chaque sortie, il devra réintégrer le pénitencier.

Condamné à perpétuité en 1986, Marachelian a mis le nez dehors pour la première fois en 2005, alors que la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) lui a permis de visiter des membres de sa famille, en compagnie d’un surveillant correctionnel. En vue de se familiariser avec le marché du travail, il commencera demain, à l’extérieur des murs de la prison, à faire du bénévolat dans la communauté.

Tout en lui permettant cette nouvelle liberté, les assesseurs de la CNLC ont enjoint à Marachelian de se tenir loin des criminels et des terroristes. Même s’il est un prisonnier modèle, Marachelian a encore de la difficulté à parler de son implication dans les tragiques événements du 12 mars 1985. D’où l’insistance des commissaires pour qu’il fasse une «introspection approfondie», s’il veut un jour recouvrer sa pleine liberté. En théorie, celle-ci est prévue pour mars 2010.

Attentat

Armés de fusils, de pistolets et de grenades, Marachelian et deux complices avaient été arrêtés après avoir pris d’assaut l’ambassade de Turquie, à Ottawa. Ils avaient fait sauter la porte principale de l’immeuble avec des explosifs et mitraillé la guérite où se trouvait un agent de sécurité. Paniqué, le jeune gardien de 31 ans avait été abattu après avoir quitté sa tourelle pour répliquer aux coups de feu.

Une fois à l’intérieur de l’ambassade, les trois hommes ont pris des personnes en otages et tiré plusieurs autres projectiles dans des portes. «On ne pensait pas qu’il y avait du monde à l’intérieur de l’ambassade, c’est pourquoi on est arrivé très tôt le matin. On savait qu’il y avait un gardien, mais on ne savait pas qu’il était armé», a indiqué Marachelian, en réponse aux pressantes questions des trois commissaires.

Le génocide arménien

N’empêche, comme l’a relevé un commissaire, les suspects ont pourchassé l’ambassadeur turque jusque dans ses appartements. Il s’en est tiré en sautant par une fenêtre d’une salle de bain du deuxième étage. Les assaillants avaient aussi lancé une grenade à main dans une salle où se terraient d’autres personnes. Heureusement, l’engin n’avait pas explosé.

Les trois hommes cherchaient par ce «coup d’éclat» à faire reconnaître le génocide arménien de 1915 par le Canada et les autres pays du monde. Selon Marachelian, ni l’un ni l’autre n’appartenait à un mouvement terroriste, mais ils étaient tous trois sympathiques à l’ARA, armée révolutionnaire d’Arménie. «On ne voulait pas tuer quelqu’un. Tout ce qu’on voulait, ça c’est sûr, c’est entrer dans l’ambassade et passer notre message en contactant les médias», a-t-il dit avec son zézaiement habituel.

Également condamnés à la prison à vie sans espoir de libération avant 25 ans, ses deux comparses, Ohannef Noubourian et Rafi Panos Titizian, sont actuellement eux aussi dans des pénitenciers du Québec.

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Author: raffi

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